SIX ESQUISSES PARISIENNES
Six mélodies qui chantent Paris sur des vers d’une comtesse de Curial.
1. Paris d’avril : c’est « le printemps enjôleur… Laissez-vous enjôler, midinettes agiles ».
2. Grisaille : « C’est un coin de Paris, vieillot, il en existe,… un coin tout triste ».
3. Mariez-vous : « Quand on est coquette, En courant la ville… »
4. Cimetière de Paris : « … s’endort le cimetière Forçant ces agités à rester bien tranquilles ».
5. L’heure du thé : « Comme on est bien tous deux près du feu qui pétille… «
6. Vampire : « L’erreur amère… De ne pouvoir durer, d’être enterré trop tôt ».
L’ENFANT
Mélodie non datée, toute de clarté et d’innocence. Et d’envol, comme la poésie de la comtesse de Montebello qui lui sert de support et qui compare l’enfant à un « oiseau d’amour, reflet du ciel mystérieux ».
HYMNE A LA TRES CHERE op. 13, 1932
Sur la célèbre poésie de Baudelaire, « A la très chère, à la très belle… », en 12/8 et en mode lydien, pleine d’allant, sans l’ombre d’une ombre, c’est une très directe déclaration d’amour.
SUR LES BALCONS DU CIEL op. 14, 1932
– Midi de Leconte de Lisle : « Midi, roi des étés, épandu sur la plaine… » Un piano aux traits larges, puis plus serrés, adhère au texte.
– Novembre d’un certain Pierre Guitet-Vauquelin : « La vague fastueuse des pourpres et des ors… » Une procession d’accords s’anime pour exprimer « l’inquiétude exquise » de ce mois.
– Hiver d’Albert Samain : « Le ciel pleure ses larmes blanches… » Il est demandé au chanteur « une teinte d’infinie mélancolie » traduite par le jeu tantôt harmonique, tantôt mélodique, de tierces mineures.
– Ivresse au printemps d’Anne de Noailles : « Printemps léger, crispé, charnu… » Un lumineux et joyeux ré majeur enveloppe un air d’allure presque populaire. Des trilles et arpèges font chanter les oiseaux avant qu’une suite de modulations ne ramène, comme une ritournelle, le ton initial.
ESQUISSE MUSICALE SUR UN POEME DE TRISTAN KLINGSOR Août 1945
L’intimité d’une confidence cachée derrière ce titre écran. Tendue, mais soulevée par instants d’un élan passionné, sans aucun effet pianistique, la succession d’accords systématiquement de quatre notes sonne la perspective implacable de « mon heure pour toujours révolue ». Note polaire, un mi obsessionnel, impose son mode mélancolique.
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