L’association des amis de Léonce de Saint-Martin vient de perdre son président, Jean Guérard. Ses obsèques seront célébrées en l’église Notre-Dame des Champs (91 bd du Montparnasse 75006 Paris), sa paroisse, le mercredi 28 décembre …
Vient de paraître sous la signature de notre chère Marie-Christine Steinmetz et édité par l’association Boëllmann-Gigout Une histoire de tribune: de Louis Vierne à Pierre Cochereau, Léonce de Saint-Martin (1886-1954), organiste titulaire de Notre-Dame de …
Viennent de paraître chez Combre Editions « Versets de fêtes », deuxrecueils d’œuvres que Léonce de Saint-Martin avait conçues pours’inscrire dans le déroulement de la liturgie des grandes fêtes àNotre-Dame de Paris. Volume 1: Venez, divin Messie, …
Hommage à Léonce de Saint-Martin aux grandes-orgues de Notre-Dame de Paris. En 1953, un jeune étudiant en médecine, Pierre Baculard, passionné d’orgue, fidèle de la tribune du grand orgue de Notre-Dame de Paris, diagnostique que …
Vient de paraître 1900 – 1954 Louis Vierne – Léonce de Saint-Martin Biographies et œuvres Un magnifique ouvrage en langue allemande de Günter Lade. Edition bibliophile de plus de 600 pages et plus de 600 …
Sur le tutti de l’orgue, après des échanges rapides entre unissons staccato et accords, sont exposés l’Ave Maria de l’offertoire de la messe de l’Immaculée Conception, puis à deux reprises, le premier verset de l’Ave Maris Stella. Après un retour des staccatos et accords et de l’Ave Maria, on se laisse séduire quelques instants par une incise du deuxième verset de cet Ave Maris Stella avant un rappel de l’Ave Maria. Puis, montant du grave à l’aigu, le mouvement s’accélère progressivement et l’on en revient aux staccatos et accords. Enfin est proclamé solennellement le deuxième verset de l’Ave Maris Stella sur arpèges échangés entre main droite et main gauche avant la conclusion, staccatos en retrait, sur Ave Maria.
Dans un geste de délicate déférence, chacune de ces six pièces pour harmonium ou orgue avec pédale ad libitum, est dédiée à l’un des organistes réputés de ces années, et plus particulièrement aux deux organistes auxquels Saint-Martin était le plus redevable, Vierne en tête, dédicataire du Prélude, et symétriquement, Adolphe Marty, dédicataire du Final.
I. Prélude
Le Prélude trace, dans un chromatisme exacerbé, la lente montée de son thème comme un effort douloureux, ou une supplication, puis son apaisement progressif.
II. Pastorale
Dédiée à Amédée de Vallombrosa, la délicieuse Pastorale fait dialoguer flûte 8 et hautbois, avec un intermède voix céleste.
III. Intermezzo
L’Intermezzo est dédié à André Marchal, alors organiste de Saint-Germain des Prés. Y jouent flûtes et nazard, gambe et octavin, entourant de courtes phrases méditatives sur montre-salicional et hautbois-cor de nuit.
IV. Andante
L’Andante est dédié à Alexandre Cellier. Sereine gravité s’opposant au chromatisme de la pièce précédente ; chaque réapparition du thème s’accompagne d’une légère variation.
V. Choral
Dans le Choral dédié à Joseph Bonnet, le dessin mélodique du thème, très tonal, est d’abord exposé avec un simple accompagnement à l’octave, puis il s’accentue progressivement, avant d’être réexposé dans un rythme élargi qui annonce le Final.
VI. Final
Celui-ci, très décoratif, reprend le thème de l’Andante, et constitue une somptueuse sortie.
Ni daté, ni catalogué, le Tantum ergo a vraisemblablement été écrit après la Seconde guerre. L’œuvre est écrite pour voix d’homme et accompagnement.
Le texte impose gravité et mystère. Le compositeur s’y conforme.
Hiératique, l’harmonie se déroule dans une modalité incertaine qu’accentue la succession d’accords de septième. La solennité du chant et ces ambiguïtés harmoniques recouvrent d’un voile de mystère et de respect le plus mystérieux et le plus sublime des sacrements. A ce point que l’imagination compositionnelle semble symboliquement défaillir à deux reprises (« defectui » dit le texte latin) devant l’ineffable, et se résorber dans l’humble dépouillement d’un unisson. Encore plus dépouillé, l’Amen s’éteint dans le silence.
Dans la liturgie traditionnelle, l’antienne « Tu es Petrus » (Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise) se chantait en l’honneur du Saint-Père pendant les saluts du Saint-Sacrement, juste avant le « Tantum ergo » précédant la bénédiction.
La forme solennelle de cette œuvre, 4 voix mixtes, deux orgues, cuivres ad libitum, la destinait aux grandes cérémonies. La première audition eut lieu le 13 février 1931 pour le neuvième anniversaire du couronnement de Pie XI.
Quelle grâce de fraîcheur a touché Saint-Martin pour écrire cet Ave Maria pour voix et orgue, dédié à l’abbé le Rouzic, à l’époque directeur de la maîtrise de la cathédrale !
Une mélodie toute fluide dans la douceur de ses intervalles, des accords tout simples, pas une seule modulation, Dans la pureté de l’inspiration et la modestie des moyens, on rejoint la beauté inimitable des antiennes mariales grégoriennes.
Au rythme d’une chevauchée, des arpèges annoncent le thème. Leur vivace jubilation parcourt toute la toccata. Le thème apparaît à la pédale, d’une force retenue, comme une grande respiration, une vague d’espoir surgissant des profondeurs. Après diverses réexpositions, le thème s’attendrit. Calme mélodie de paix, presque priante.
Le rythme nous reconduit au thème d’origine avec son écho à l’octave au pédalier. Thème repris en tutti. On dirait d’une foule débordante de joie. Apothéose d’un carillon. Tension, double rappel du thème, montée des arpèges au plus haut du clavier et quatre longs majestueux accords concluent l’œuvre.
Ecrite alors que la guerre faisait rage, que les balles sifflaient et que des barricades se dressaient dans Paris, cette toccata traduit les sentiments des Français en cet août 1944 : fierté renaissante, approche de la paix, bonheur de la liberté.
Ce Panis Angelicus est dédié à Lucien Verroust, en ces années magnifique ténor soliste du chœur de la cathédrale. Un soliste chante la première strophe et dans la seconde, il est soutenu par un chœur à 4 voix mixtes, comme le « Panis » de César Franck.
Ces deux strophes sont constituées du poème particulièrement dense dont saint Thomas d’Aquin a revêtu sa contemplation du mystère eucharistique. Sur cet énoncé, Saint-Martin n’a pas cherché à étaler de pieux apprêts. Il s’en est tenu à ce qui justifiait l’expression poétique voulue par le Docteur Angélique et que le texte dit lui-même : « O res mirabilis ». C’est cette envolée admirative qui a inspiré le musicien et lui a suggéré ses moyens d’expression.
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