Messe en mi, op.13

Décembre 1931-mars 1932. Inaugurée à Saint-Eustache.

Ecrite pour 4 voix mixtes, deux orgues, cuivres ad libitum, la Messe en mi fut commandée par le chanoine Merret, maître de chapelle de la cathédrale, à qui d’ailleurs elle est dédiée.

Solennelle par les moyens employés, cette messe n’entend cependant pas sacrifier à un genre musical parmi d’autres. Son intention est de s’accorder pleinement à l’action liturgique. Toute sa conception va dans ce sens :

– Respect de la signification trinitaire de sa construction, toutes les invocations, prières, louanges allant par trois ;

– Point de ces répétitions où les mots ne servent que de support à la musique ; point de ces développements qui ralentissent le rythme liturgique. Respect des accentuations de la langue latine pour aider à la claire audition des paroles.

– Respect du sens des textes : la musique amplifie les textes et ne les annexe pas.

L’on part des vigoureuses supplications du Kyrie pour terminer dans la paix de l’Agnus tandis qu’entre les deux, les triomphants Gloria et Sanctus font retentir les tutti de la louange. Dans les parties centrales, les prières qui s’adressent spécialement au Christ, s’expriment au travers de modulations qui trouvent leur aboutissement dans les tendres inflexions de l’Agnus. Et comment ne pas relever la sereine pureté des mélodies de l’ « et in terra pax » et du « Benedictus » ?

– Les interventions du grand orgue confirment cette primauté donnée aux textes. Loin d’être un interlocuteur à part entière, on peut le comparer à un acolyte au service musical des voix, uniques porte-paroles. Soit sa puissance emplit l’espace pour ouvrir les oreilles et les coeurs. Soit il assure les transitions de climat ; particulièrement caractéristique à cet égard, le recueillement, pendant le temps de la consécration, de l’interlude précédant le Benedictus. Soit enfin, il soutient de ses accords les passages en force.

– Le souci de ne pas diluer le texte dans la musique. Au contraire, la musique en exalte la densité et la cohérence. Tout repose sur deux cellules, symboles l’une de prière, l’autre de louange, à l’image des textes même du commun de la messe.

La première, invariable, s’affirme dès la première mesure. Trois notes qui apparaissent dès qu’il s’agit de supplication. Interpellation presque brutale dans les premiers Kyrie, elles adoucissent leur rythme dans les derniers Kyrie, comme si les confiantes prières du Christe central avaient ouvert la porte à l’espérance. Elles réapparaissent légèrement insistantes dans les miserere du Gloria et dans ceux des deux premiers Agnus.

La seconde repose sur les cinq notes de l’intonation du Te Deum grégorien. Ces cinq notes, jamais citées à la lettre, mais détaillées, fractionnées, rétrogradées, toujours entendues entre les lignes, structurent toute l’oeuvre et en traduisent toutes les nuances.

En 1940, sera composé un FINAL op. 19 pour servir de postlude à ma messe. Trois idées y sont mises en œuvre : la cellule rythmique du Kyrie, la mélodie du Benedictus et, thème principal, un nouvel agencement de la cellule de cinq notes « Te Deum », mettant en valeur les deux intervalles de quarte qu’elle contient.

Kyrie funèbre, op.36

Juin 1944

C’est en mémoire de sa mère qui, tout le long de son adolescence et de sa maturité, avait permis sa formation musicale malgré les entraves paternelles, que Saint-Martin composa ce Kyrie funèbre pour 4 voix mixtes et deux orgues, cuivres ad libitum.

L’amour filial jaillit du cœur. Il n’est pas question d’envelopper un tel deuil d’enjolivures musicales. L’on va droit à l’essentiel, l’appel à la miséricorde divine pour le salut d’une mère très chérie. Kyrie eleison ! Supplication tellement ardente qu’elle déborde largement le cours de la liturgie avec pas moins de quatorze Kyrie, douze Christe et les sept Kyrie suivants. Trente-trois appels, l’âge de la mort du Christ…

Telles des pleurs, les fluctuations chromatiques des alti et des ténors traversent les appels pressants exprimés par le grand orgue, les soprani et les basses. Divers accords traduisent aussi la douleur latente. Après la prière du Christe et comme si le Consolateur rendait inutile de multiplier les adjurations, la reprise des Kyrie se fait à la fin plus concise. Les supplications se font plus priantes. Dans le dernier Kyrie, l’auteur ne peut retenir le cri d’un saut à l’octave. Après un bref silence, tout s’apaise.

Biographie

UN PARCOURS ATYPIQUE

1886 – 1919

Né le 31 octobre 1886 de parents fortunés au château de Fonlabour (aujourd’hui lycée agricole d’Albi-Fonlabour), le comte Léonce de Saint-Martin de Paylha manifeste très jeune un don exceptionnel pour la musique et un amour passionné de l’orgue. Il se met au piano dès l’âge de quatre ans avec l’aide de sa mère, excellente pianiste, et à neuf ans, grâce au curé de la cathédrale Sainte-Cécile, convaincu de sa vocation, il a le bonheur d’en toucher le monumental grand orgue. A quatorze ans, il en devient organiste suppléant. En 1904, l’instrument est reconstruit par Jean-Baptiste Puget. Quatre claviers, 74 jeux, dont 42 en boîte expressive, en font l’un des orgues symphoniques les plus importants de France. Pour le jeune Léonce, c’est presque le paradis. Il  en sera marqué à jamais.

De cette jeunesse heureuse, il gardera toujours la nostalgie. Sa personnalité s’est bâtie sur ces années  de piano et d’orgue, et aussi sur les certitudes de la foi transmises par sa famille et par deux prêtres très proches. L’aisance ne captivait pas les âmes. Dans ce milieu aristocratique, on ne parlait ni ne pensait à l’argent. Cela ne faisait pas partie de l’éducation. Ce pourquoi sans doute, Saint-Martin conservera à ce sujet, tout le long de sa vie, une candeur incroyable.  

Passé le baccalauréat, son père n’entend pas le voir perdre son temps dans la frivolité d’études musicales. Il lui impose de préparer une licence en droit en vue d’une carrière d’avocat. Avec la complicité de sa mère, il parvient néanmoins à mener de front à Montpellier l’étude du droit à la faculté et celle de l’instrument auprès d’un professeur du conservatoire. La licence obtenue en 1906, il n’envisage toujours pas d’autre programme de vie que la musique, et plus précisément celle imbriquant la musique et la foi. Il l’affirme en toute clarté dans une mélodie pour voix et piano sur un petit poème de sa composition, « Prière à Sainte Cécile ».

Les musiques aussi sont pour vous des prières.
Sur les ailes des sons, nos âmes vont à Dieu…
Pour ceux…dont le jeune espoir fleurit à votre autel,
Protégez leur maison et bénissez leur vie
Et que leurs cœurs soient pleins de musique du ciel.

Après les deux ans du service militaire obligatoire, il peut enfin consacrer tout son temps à la musique. Une rencontre heureuse survient, celle de la fille de Georges Clemenceau, Madeleine Jacquemaire-Clemenceau, écrivain et future figure de l’Union des Femmes de France. Elle l’écoute aux grandes orgues de la cathédrale d’Albi. Impressionnée par son talent, elle finit par le décider à monter à Paris pour y retrouver son compatriote Adolphe Marty, organiste de Saint-François Xavier et professeur à l’Institut des Jeunes Aveugles où il forma durant plus de 40 ans nombre d’organistes.

 C’est alors un travail acharné avec cet organiste dont il devient bientôt l’adjoint à Saint-François Xavier. Il fréquente en même temps avec assiduité les autres tribunes parisiennes à l’écoute des meilleurs organistes et des plus beaux instruments.

Mais, 1er août 1914, c’est la guerre. Nouveau contretemps. Mobilisé comme maréchal des logis d’artillerie, il en revient en avril 1919 avec la croix de guerre et le grade de lieutenant. « Cinq années de glorieuse inactivité artistique », dira-t-il.

1919 – 1932

Nouveau départ. Une heureuse rencontre à la tribune de Saint-François-Xavier fin 1919 le conduit à succéder à Jean Huré comme organiste de l’église des Blancs-Manteaux dans le Marais, à deux pas de son appartement du 20 Place des Vosges. Dans le même temps, il se perfectionne en contrepoint et fugue avec Albert Bertelin, grand prix de Rome en 1902 et professeur à l’école César Franck.

En 1920, ce sont deux rencontres décisives.

Un jour de décembre 1920, Marcel Dupré, alors suppléant de Louis Vierne à Notre-Dame de Paris, se trouve brusquement empêché de tenir le grand orgue. Cherchant d’urgence un remplaçant, il questionne l’organiste du chœur, Albert Serre, qui lui propose de faire appel à Saint-Martin. Dupré le connaissait un peu. Aux vêpres d’un dimanche de 1917, il l’avait invité à prendre les claviers après le Magnificat. Et en 1919, l’expérience avait été renouvelée avec succès à Saint-Sulpice. Désormais, chaque fois que nécessaire, Dupré fera appel à lui en plein accord avec Vierne.

Une longue amitié prend forme. En juin 1922, il inaugure l’orgue Gutschenritter que Saint-Martin a fait installer chez lui. Sur cet orgue, il préparera ses fameux récitals Bach au Trocadéro. Tous deux s’appellent par leurs prénoms, prennent fréquemment contact par téléphone. Cette amitié restera indéfectible jusqu’aux derniers jours.

Autre rencontre décisive, celle de Louis Vierne. Dès le retour de celui-ci des quatre ans passés en Suisse pour soigner sa vue, Adolphe Marty, son ancien professeur, lui présente Saint-Martin. Auprès du grand organiste, celui-ci parachève sa formation. Dès 1922, quand Marcel Dupré se trouve empêché, Vierne fait appel à lui. Après ce que Vierne appellera la « trahison » de Dupré, ces remplacements se feront de plus en plus fréquents et, en 1926, au départ pour Le Havre de Pierre Auvray, l’autre suppléant, Saint-Martin restera seul suppléant.

Entre Saint-Martin, Vierne, et Madeleine Richepin, dite « Bichette », sa tendre égérie et secrétaire, cantatrice passionnée des mélodies qu’il lui dédie, nait une profonde amitié. « L’immense affection que nous vous portons à tous deux pour toujours » lui écrit-elle des USA pendant la tournée de Vierne. D’ailleurs celui-ci confie un jour à son brillant élève, le chanoine Auguste Fauchard, futur auteur de quatre symphonies admirées par Dupré : « Si un jour je devais cohabiter avec quelqu’un, mes préférences iraient vers lui » (Auguste Fauchard, «  Souvenirs » Les cahiers Boëllmann-Gigout n°11-15 1913).

Au cours de ces années, Saint-Martin déploie une intense activité. En 1924, il est nommé organiste du théâtre des Champs-Elysées. En 1926, il fait partie du premier cercle des « Amis de l’orgue » que promeut Béranger de Miramon. Régulièrement, dans son « salon rouge » où trônent son orgue et son Pleyel à double clavier, il organise avec sa femme, excellente pianiste, des réunions musicales où le chant tient une grande place.

Ce sont des concerts à Paris, où il met à l’honneur des œuvres d’Albert Bertelin et Georges Migot. En 1928, des récitals à Prague. De février à juin 1928, 14 concerts qu’il organise pour la restauration de son orgue des Blancs-Manteaux. Quatorze organistes y apportent leur concours, dont Charles-Marie Widor, André Fleury, Louis Vierne, André Marchal, Jean Huré, Joseph Bonnet et lui-même. En octobre 1930, il clôture, à Liège, les « Concerts d’orgue » qu’avait inaugurés Marcel Dupré dans le cadre de l’Exposition Universelle.

Cette même année, pour se procurer quelques subsides, il enregistre des transcriptions anodines sous le nom de Léo Stin. Vierne souhaite en effet que le nom de son suppléant n’apparaisse que pour les cérémonies religieuses et les concerts classiques. L’insouciance de certains journalistes fit que ce ne fut pas toujours le cas. Dans sa susceptibilité maladive, Vierne se met à soupçonner une nouvelle « trahison ». Au travers des cinglantes critiques de certains journaux sur les qualités de cantatrice de sa chère Madeleine, il suspecte une cabale contre lui-même. Et celle-ci, que  raconta-t-elle à Vierne après le refus de Saint-Martin de donner suite à la proposition qu’elle lui avait faite d’une tournée à deux aux USA ? Une lettre de Vierne parvient place des Vosges : « Je croyais votre amitié aussi sûre que fidèle… Je compte sur votre courtoisie, sinon sur votre affection, pour m’éviter toute visite où que ce soit ». Ce coup imputant la responsabilité de la rupture à celui qui en est la victime, blesse terriblement le destinataire. Aucune tentative de rapprochement n’aboutira. Malgré cette épreuve, Saint-Martin pardonnera, et continuera à vénérer son maître en interprétant assidûment ses œuvres.

Dans le même temps, les relations de Vierne avec le clergé de Notre-Dame se dégradent. Son subjectivisme de plus en plus indifférent à la liturgie, ses sautes d’humeur incontrôlables, son attitude vis-à-vis de Saint-Martin qui donne pleine satisfaction à chacune de ses interventions et qu’il cherche à évincer en faveur de son brillant élève, Maurice Duruflé, la place hors de propos qu’a prise Madeleine Richepin à la tribune du grand orgue sur le titulaire, vieillissant, effondré à l’annonce qu’elle lui a faite de son mariage avec celui qui le soigne, le docteur Mallet, tout cela cumulé, toutes les tentatives d’apaisement ayant échoué, le Chapitre, excédé, tranche, et en mai 1932 titularise Saint-Martin suppléant officiel de Louis Vierne.

1932 – 1954

L’état de santé déclinant de celui-ci le rendant de moins en moins disponible, Saint-Martin va consacrer presque tout son temps au service de Notre-Dame, préparant avec soin le répertoire adapté à chaque célébration.

Au cours des années 1933-1934, il travaille avec l’abbé Puget, physicien, sur le projet d’un orgue radio-synthétique techniquement très novateur, mais qui n’aura pas de suite à cause du manque de fiabilité de certains éléments. Saint-Martin y laissa quelques deniers, car l’abbé Puget se montra trop exigeant vis-à-vis du constructeur d’orgues américain Hamond qui se proposait de racheter le brevet.

De janvier 1936 à avril 1937, il donne chaque jeudi dans les locaux de Cavaillé-Coll cinquante-trois récitals radiodiffusés sur Radio-Paris, au cours desquels il interprète plus de cent cinquante œuvres de trente compositeurs différents, Bach particulièrement à l’honneur avec 40 œuvres, suivi de Vierne et de Widor.

Le 2 juin 1937, Louis Vierne, pris d’un malaise soudain, décède à ses claviers au cours d’un récital à Notre-Dame pour le dixième anniversaire des « Amis de l’Orgue ». Dès le 5 juin, devant le cercueil, à l’issue des obsèques, Béranger de Miramon, président de l’association, donne lecture de la copie d’une lettre adressée par Vierne le 4 février 1936 au cardinal Verdier, archevêque de Paris, dans laquelle il émet le vœu que son successeur soit soumis, comme il l’avait été, aux épreuves d’un concours.

Le lendemain, une pétition signée par cinquante-cinq organistes et maîtres de chapelle pour appuyer cette demande, est remise au chanoine Favier, administrateur de la cathédrale. Mais ce même jour, à l’unanimité, le Chapitre décide de garder Saint-Martin comme organiste de Notre-Dame. Le chanoine Favier s’en explique publiquement « par simple courtoisie » le 7 juin :

Le choix de Saint-Martin comme suppléant par Vierne lui-même justifie techniquement cette nomination ;
Depuis dix-sept ans, Saint-Martin a donné entière satisfaction et jamais il n’y  a eu de réclamation concernant la tenue de l’orgue par ses soins, au contraire ;
Le Chapitre estime que l’orgue doit collaborer prioritairement à la liturgie. C’est ce qui est demandé avant tout à l’organiste.

Il s’ensuit un tollé dans le milieu organistique parisien. On insinue la rumeur de la nomination d’un organiste amateur obtenue par intrigue ou par faveur du clergé. La pression médiatique est telle que Saint-Martin envisage de démissionner et de rejoindre la tribune de la cathédrale de Perpignan qui lui est ouverte. Mais Notre-Dame tient à son organiste et le retient fermement. Il va payer chèrement cette nomination. Il est banni du monde « officiel » de l’orgue et le déferlement de dénigrements et de malveillances en feront pour longtemps un musicien méconnu, sinon méprisé. De ces blessures, il ne laissera jamais rien paraître, gardant sous les affronts une sérénité et un sourire immuables. Citant Emile Ollivier, il prend le moyen de ne s’occuper de ses ennemis, ni de s’irriter, mais simplement, d’acquérir silencieusement une valeur intellectuelle et morale suffisante pour braver leurs attaques.

En mars 1939, la revue « Musique sacrée » commence à faire paraître huit articles sur « L’année liturgique en musique par le grand orgue aux messes basses du dimanche », dans lesquels il expose sa conception du rôle de l’organiste à l’église, et sa méthode pour  construire les programmes de ces messes.

Cette même année, Frédérick Marriott, organiste américain prenant des leçons chez Marcel Dupré, fréquente régulièrement la tribune de Notre-Dame pour se faire une opinion à la suite des articles de la revue « The Diapason » colportant les calomnies parisiennes. Son opinion faite, « The Diapason » revient sur ses écrits et annonce en juillet une tournée de Saint-Martin aux USA et au Canada de janvier à mars 1940. A coup sûr, cela rachèterait les avanies. Mais, nouvelle déception, le numéro de décembre annonce « avec regret » que, du fait de la guerre, la tournée est annulée. Saint-Martin a en effet été affecté au Ministère de la Guerre.

La défaite, l’inconcevable malheur qui nous frappe, touche au cœur le croix de guerre 1914. Un concert spirituel donné à Notre-Dame le 8 mars 1941 en pensée des deux millions de Français prisonniers en Allemagne, va lui fournir l’occasion de crier son patriotisme. Dans une cathédrale bondée, il fait soudain jaillir des grandes orgues le chant de la Marseillaise en conclusion de sa paraphrase de l’hymne national, « In Memoriam ». La foule, d’abord incrédule, finit par se mettre debout.  Après ce coup de panache, il s’attendait à être arrêté. (note 1)

La guerre est là. On gèle dans l’appartement. On gèle à Notre-Dame où souvent les coupures d’électricité ne permettent pas de jouer. En 1942, on se décide, le cœur déchiré, à vendre Fonlabour, qui sera plutôt bradé. Les années paraissent bien longues avant que l’on entrevoie la Libération. On la présume le 16 juillet 1944, avec un « Premier Récital d’Orgue Saint-Martin », donné dans une cathédrale comble. Un deuxième récital par Marcel Dupré est donné le 13 août, à six jours des barricades. Le 26 août, Saint-Martin est convoqué pour un Te Deum en présence du général de Gaulle. La tribune du grand orgue est inaccessible. Des balles sifflent ; seul le petit orgue intervient. Dans la panique, on entonne le Magnificat. Le Te Deum ne sera chanté que le 9 mai 1945. (note 2)

Les années qui suivent sont essentiellement consacrées à la composition. Je me cramponne à mon travail. Je manie, avec une soumission pleine et entière aux desseins de la Providence, la gomme et le crayon. Quelque peu las,  il ne donne pas suite à une nouvelle proposition d’une tournée aux USA, ni à la proposition d’une tribune en Californie. Il y réfléchit, mais, malgré les difficultés de la vie, il est trop attaché à Notre-Dame.

La vie est maintenant effectivement très difficile. Voici venir l’épreuve de la pauvreté. Etranger aux questions d’argent, au point de parfois ne même pas se faire payer quand il y a lieu, il commence à réaliser que la fortune familiale a fondu au fil du temps et de continuelles dévaluations. Les yeux s’ouvrent dans l’ahurissement devant la réalité des choses. Il ne restera bientôt que les maigres émoluments de Notre-Dame, de rares cachets et quelques leçons. La Providence en la personne de parents et d’amis fidèles permettra heureusement d’un peu compenser. Grâce à un dentiste ami qui achète l’appartement au moment de la vente de l’immeuble par appartements, il peut continuer à y demeurer. Grâce à son neveu, des expertises d’orgues lui sont commandées pour les dommages de guerre.Rien ne lui retire sa sérénité apparente, son sourire, sa courtoisie, son élégance malgré l’usure des vêtements. Notre-Dame l’aime, et l’entourent l’admiration chaleureuse de nombreux amis, celle, toute intime, de Janine Fontanges, chère amie et confidente, et celle, dans les derniers mois, de jeunes gens enthousiasmés.

En 1946, ce sont douze jours de récitals en Angleterre. En 1948, 1950 et 1952, l’organiste de la cathédrale de Bordeaux, le chanoine Lacaze, l’invite parmi les plus grands maîtres pour les récitals biannuels de « Renaissance de l’Orgue ». En 1950, il se produit à Florence  et à Sienne, et  en 1952, en Tunisie. En juin 1953, il donne bénévolement quatre récitals à Saint-Charles de Monceau à Paris pour la réfection de l’orgue.

En 1954, sa santé se détériore progressivement. Le 10 juin, après une opération de la dernière chance, il s’éteint doucement chez lui. « Trois personnes se trouvaient là dans une prière silencieuse, Madame de Saint-Martin, Marcel Dupré et moi-même » (Pasteur Georges Marchal).

Le brillant des notices biographiques cache bien souvent ce que vécurent réellement les intéressés. Saint-Martin ne vécut pas son titre d’organiste titulaire des grandes orgues de Notre-Dame de Paris comme l’heureux couronnement d’une carrière, et le sourire qu’il affichait en public n’était pas un sourire de béate satisfaction. Je suis ainsi fabriqué que je me livre rarement dans cette vie officielle qui m’est imposée et que je déteste. Il ne céda jamais à la tentation de se faire de l’altière tribune un piédestal personnel », écrit le R.P. Michel Riquet, le célèbre prédicateur de l’époque, dans le Figaro quelques jours après le décès.

Le bonheur de Saint-Martin fut de toucher des orgues, et, pendant plus de trente ans, de toucher le merveilleux instrument de Notre-Dame, rêve inimaginable, même dans ses plus beaux rêves de jeune organiste à la cathédrale d’Albi. Son bonheur, en 1927, alors qu’il semble dans le plein élan d’une carrière et supplée Louis Vierne en tournée aux USA, il le lui confie dans une correspondance : Je ne suis jamais plus heureux qu’entre mon orgue, mon piano et ma table de travail. Et presque vingt ans après, il écrit un jour à Janine Fontanges : Ce n’est que dans le travail que l’on oublie toutes choses. Le reste n’est qu’erreur, illusion et décevance… Ici le temps est maussade, il pleut par moments en averses torrentielles suivies d’éclaircies sereines, l’image de ma vie, mon papier à musique, mes claviers, mes souvenirs, les moments de joie, les moments de détresse, les heures qui passent, les années aussi.

Allusion directe à sa vie oscillant entre les épreuves d’un monde odieux, et les recommencements qui suivent, plus ou moins chargés d’espérances. Toutes ses légitimes ambitions furent systématiquement étouffées : interdits de son père, guerre de 1914, rupture de son amitié avec Louis Vierne, cabale à son encontre après sa titularisation, guerre de 1939-1945, et, les dernières années, la pauvreté, désolante conclusion financière de tant d’années de travail. Il en souffrit au point d’écrire un jour à sa confidente : Comme je voudrais n’avoir jamais quitté ma cathédrale d’Albi... Comment ne pas être désarmé quand on est emporté tout le long de sa vie par des événements qui surviennent hors de tout désir et de toute volonté.

« Par quels chemins intérieurs et quelles épreuves le Seigneur a-t-il voulu faire passer son serviteur ? C’est son secret » (Mgr Jehan Revert, maître de chapelle émérite de Notre-Dame de Paris, homélie de la messe du cinquantième anniversaire). Mais l’on dirait bien qu’une main invisible, celle de Notre-Dame sans doute, en jetant périodiquement des obstacles sur sa route, l’amena à chaque fois à se recentrer sur sa vraie vocation, et le conduisit ainsi mystérieusement de Sainte-Cécile d’Albi à Notre-Dame de Paris, où il n’eut pas d’autre ambition que de la servir en musique avec la plus grande ferveur.

Note 1

 L’œuvre eut un grand retentissement, dont le maréchal Pétain se fit même l’écho dans un pli adressé à l’auteur le 27 mars : « J’avais été tenu au courant de l’émotion poignante qui avait saisi tous ceux qui étaient réunis le 8 mars à la basilique de Notre-Dame…..Je voulais vous féliciter… ». Le succès fit que dans les semaines qui suivirent, la partition fut éditée chez Durand, portant en couverture la dédicace : « A Monsieur le Maréchal Pétain », et son titre : « In Memoriam, paraphrase de l’hymne national  Amour sacré de la Patrie ».

Il n’en a pas fallu plus à Monsieur Yannick Simon pour qualifier Saint-Martin, dans son ouvrage « Composer sous Vichy », de « précurseur du culte de la personnalité » du maréchal Pétain. Non pas à cause de la dédicace au Maréchal, que Monsieur Simon  semble ignorer, mais à cause du sous-titre. L’auteur écrit : « Amour sacré de la Patrie est le sixième couplet de la Marseillaise…la strophe du Maréchal, dont ce dernier préfère les paroles à celles, jugées trop belliqueuses, qui figurent au début de l’hymne national ».

Il est un fait que le Maréchal avait décidé de remplacer le sanguinaire premier couplet de la Marseillaise par le patriotique sixième couplet :

Amour sacré de la Patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs
Liberté, liberté chérie
Combats avec tes défenseurs.
Sous nos drapeaux que ta victoire
Accoure à tes mâles accents.
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et ta gloire.

Qualifier Saint-Martin de précurseur du culte de la personnalité du maréchal Pétain à cause de cela est pour le moins excessif, sinon ridicule.

En outre, c’est incohérent puisqu’en mars 1941, neuf mois s’étaient déjà écoulés depuis l’arrivée au pouvoir du maréchal Pétain. Investi des pleins pouvoirs depuis juillet 1940 par le vote massif de la Chambre des députés et du Sénat réunis (569 voix pour, 80 contre, 20 abstentions), le vainqueur de Verdun paraissait encore aux yeux d’une large majorité de Français leur protecteur le plus sûr. L’historien Henri Amouroux n’hésite pas à intituler son ouvrage consacré  à cette période de notre histoire « Quarante millions de pétainistes ». Et n’avait-on pas lu en septembre 1940 dans les « Paroles au Maréchal » de Paul Claudel : 

Monsieur le Maréchal, voici cette France entre vos bras qui n’a que vous et qui ressuscite à voix basse…  France, écoute ce vieil homme sur toi qui se penche et qui te parle comme un père… »

Monsieur Simon, au tribunal du parti-pris, partage avec d’autres l’obsession de condamner tous ceux qui ont œuvré sous l’occupation. Claude Delvincourt, Olivier Messiaen, Norbert Dufourcq, Maurice Duruflé (à cause de la commande de son Requiem), nommés au Conservatoire Supérieur de Paris pendant l’occupation, Henri Dutilleux, et d’autres encore, ont eux aussi été soupçonnés. Monsieur Simon ne s’intéresse qu’à un sous-titre, et dédaigne la noble et héroïque inspiration de l’oeuvre. Il y a un cours de l’histoire. On ne peut en juger selon les critères hypocritement moralisateurs d’aujourd’hui .

Note 2

James Frazier, à la page 32 de son ouvrage Maurice Duruflé – the man and his music, écrit à propos de cette arrivée du général de Gaulle à Notre-Dame :

L’organiste de la cathédrale, Léonce de Saint-Martin, ne jouait pas pour le service. En effet, il était absent de la cathédrale en raison des quatre années de guerre, et il lui était reproché d’avoir été photographié au coté d’organistes allemands en uniforme militaire. Quelle que soit la raison pour laquelle Saint-Martin n’a pas joué pour le Te Deum à Notre-Dame, que ce soit à cause de ses sympathies personnelles ou simplement à cause de ses attaches avec la première cathédrale de France,  Duruflé fut invité à jouer à sa place.

Selon les notes figurant à la fin de son ouvrage, J. Frazier a rédigé ce paragraphe en se fiant à des renseignements de Paul Duruflé. D’où ce neveu de Maurice Duruflé a-t-il tiré ce méli-mélo  de fausses informations et de calomnies, allant jusqu’à rapporter , selon la note n°38, que Saint-Martin avait été étiqueté collaborateur. Par qui ?

Saint-Martin absent de la cathédrale en raison de la guerre : faux. Saint-Martin a scrupuleusement assuré son service pendant toute la guerre. Jean Guérard rappelle dans son livre que, jeune maîtrisien pendant l’occupation, il avait obtenu du maître de chapelle, le chanoine Merret, l’autorisation de monter à la tribune pour les messes de 11h15 avec orgue, et que c’est là qu’il l’a connu.

Saint-Martin photographié au coté d’organistes allemands en uniforme : Le reproche vient de qui ?

Il n’est pas invraisemblable que des organistes allemands aient profité de Paris pour demander à visiter la tribune et à en garder le souvenir. Par exemple, sont venus à Paris voir et sans doute toucher des orgues, Fritz Werner, musikbeauftragter (chargé de mission pour la musique), et Josef Aurens, organiste de l’orchestre philharmonique de Berlin. Etait-il possible de refuser ?

Saint-Martin n’a pas joué pour le Te Deum : Il n’y a pas eu de Te Deum. Du fait de l’arrivée prématurée de général de Gaulle et surtout de la panique due à la mitraillade survenant dans la cathédrale, ce fut l’improvisation la plus totale. Un prêtre présent eut le sang-froid d’entonner le Magnificat. De Gaulle écrit dans ses « Mémoires de guerre » : « Le Magnificat s’élève. En fut-il jamais de plus ardent ? »

Sympathies personnelles pour l’occupant ! Le patriotisme de Saint-Martin ne peut être mis en doute. Avoir suggéré cette pure calomnie à J. Frazier est outrageant. Pendant ces semaines, Saint-Martin écrivait sa « Toccata de la Libération ».

Ses attaches avec la première cathédrale de France : Le contexte ne semble évidemment pas vouloir dire que les bonnes relations de Saint-Martin avec la cathédrale empêchaient ce dernier de venir.  Il faudrait plutôt comprendre que le clergé de la cathédrale étant lui-même discrédité en ayant soutenu le régime de Vichy, comme le faisait toute la hiérarchie de l’Eglise selon ce que l’on lit quelques lignes plus haut, Saint-Martin, du fait même de ses bonnes relations avec le clergé, était compromis.

Duruflé fut invité à jouer à sa place : faux. Il aurait été invité par qui et à quel titre? Le souvenir des difficiles relations de Vierne, et à travers celui-ci, de Duruflé, avec Mgr Brot archiprêtre, avec l’abbé Lenoble, intendant, et avec le Chanoine Merret, maître de chapelle, faisait que Duruflé était à coup sûr le dernier organiste que l’on aurait invité. J.Frazier semble ignorer qu’en France, c’est l’affectataire qui est le patron, et par conséquent celui qui embauche.

Les faits véritables sont rapportés dans le livre de Jean Guérard « Léonce de Saint-Martin à Notre-Dame de Paris » pages 97 et 98, et la note manuscrite de Saint-Martin lui-même les résume parfaitement.

Principaux textes parus dans les bulletins de l’Association

Ces textes sont disponibles sur simple demande.

Entre parenthèses la date de parution et le nom du rédacteur.

Textes de L. de Saint-Martin

Le temps de l’Avent  (de « L’année liturgique par le grand orgue », novembre 1965)

L’année liturgique au grand orgue (de « L’année liturgique par le grand orgue », mars 1966)

Louis Vierne (juin 1976)

Souvenirs, témoignages

Souvenirs  (Amédée de Vallombrosa, mai 1965)

L’œcuménisme de L.de Saint-Martin  (Pasteur Georges Marchal, juillet 1965)

Léonce de Saint-Martin, successeur de Pérotin (José Bruyr, novembre 1965)

Souvenirs  (Père Henri Latreille, curé de N.D.des Blancs-Manteaux, mars 1966)

Réunion œcuménique et musicale (Père Henri Latreille, juillet 1968)

Entretien avec Marcel Dupré (novembre 1966)

Léonce de Saint-Martin et l’amitié ( Bertrand de Fraguier, membre fondateur de l’association, avril 1967)

Témoignage (Abbé René Estrabaut, organiste de l’abbatiale Saint-Michel de Gaillac, novembre 1967)

Acrostiche sur le nom de Léonce de Saint-Martin (Georges Migot, novembre 1972)

Articles sur L.de Saint-Martin

Léonce de Saint-Martin (Georges Migot, avril 1967 et repris dans le n° 18-19)

Le répertoire de L.de Saint-Martin à Notre-Dame (Jean Guérard, nov. 1967, juillet 1968 et avril 1969)

L’œuvre d’orgue de L.de Saint-Martin dans la liturgie (Abbé René Estrabaut, juin 1976)

Réédition du « Louis Vierne » de Bernard Gavoty (Jean Guérard et Pierre Baculard, novembre 1981)

In Memoriam

Pierre Joly, conservateur du musée de N.D. de Paris  (E.Berrar, archiprêtre, novembre 1972)

René Livron, organiste de Notre-Dame de Genève  (novembre 1972)

Guy Lambert (Jean Steinmetz, novembre 1972)

Georges Migot  (juin 1976)

Denise Chirat-Comtet (Chanoine Gaston Roussel, juin 1978)

Abbé René Estrabaut  (novembre 1981)

José Bruyr (novembre 1981)

Pasteur Georges Marchal (Jean Guérard, janvier 1986)

Jean-Jacques Grünenwald (Jean Guérard, janvier 1986)

Paul Perrot, membre fondateur de l’association (Père Denis Perrot, église Saint-Eustache de Paris, janvier 1986)

André Charlin (Pierre Baculard, janvier 1986)

Pierre Cochereau (François Carbou, janvier 1986)

Chanoine Gaston Roussel (Jean Guérard, septembre 1996)

R.P.Martin (septembre 1996)

Père Henri Latreille (septembre 1996)

Yves Devernay (septembre 1996)

Eugène Reuchsel (septembre 1996)

Divers

Inauguration du grand orgue des Blancs-Manteaux (juillet 1968)

Acoustique, orgue et cathédrales (André Charlin, avril 1969)

Mes souvenirs avec Marcel Dupré (Claude Moreau, organiste.de la cathédrale de Senlis, novembre 1972)

Quatre organistes à Notre-Dame de Paris (Jean Guérard, janvier 1986)

De l’orgue et des technologies de pointe (Michel Estellet-Brun, octobre 1999)

Œuvres interprétées à Notre-Dame de Paris pendant les messes de 11h15

D’après les « Chroniques de Notre-Dame » conservées.

Décembre 1945 (5 dimanches), 1er semestre 1946 (25 dimanches),

1947 : janvier, février, avril, mai, juillet, août, octobre et décembre.

Entre parenthèses, le nombre d’interprétations pour les œuvres jouées plus d’une fois.

BACH

Choral Ardemment j’aspire (2)

     «     Seigneur aie pitié (2)

     «     Jésus, ma consolation

     «     3 chorals Trinité

     «     Chute d’Adam (3)

     «     Homme, pleure

     «     Que vienne le Sauveur

     «     Jésus, ma joie

     «     In dulci jubilo (2)

     «     Mon Dieu, forteresse (4)

     «     La vieille année (2)

     «     Devant ton trône (3)

     «     Nous sommes ici pour entendre ta parole

     «     Orne toi, chère âme

     «     Seigneur, ne nous abandonne pas (2)

     «     A Dieu seul la gloire

Final 29ème cantate (transcription Saint-Martin) (2)

Actus tragicus (2)

Partita ut m

Pastorale (2)

Passacaille (3)

Fantaisie et fugue ut m BWV 537

Fantaisie et fugue sol m BWV 542

Prélude et fugue do m  BWV 546 (5)

Prélude et fugue mi m BWV 548 (4)

Prélude et fugue mi b M BWV 552

Toccata ut M BWV 564

Fantaisie sol M BWV 572 (6)

Toccata et fugue ré m BWV 565

Fugue si m BWV 544 (2)

Fugue en sol m BWV 578

Triple fugue en mib

BERTELIN

Vexilla Regis

Victimae Pascali

Offertoire pour la Pentecôte (2)

Assumpta est (2)

BÖHM

Christ, Tu es le jour

BRUHNS

Que vienne le Sauveur

BUXTEHUDE

Chute d’Adam (2)

Passacaille (2)

CLERAMBAULT

Suite du 2ème ton (3)

COUPERIN

Sarabande et fugue (3)

Offertoire en sol

Offertoire en ut (2)

DANDRIEU

Variations « O Filii »

DAQUIN

A la venue de Noël (2)

Noël n°4 (2)

Noël n°10

DU MAGE

Grand jeu et récit (2)

DUPRE

Interludes sur Ave Maria Stella

EMORINE

Choral pour l’Avent

FAUCHARD

Montée au Calvaire

FRANCK

Interlude Rédemption (transcription Saint-Martin) (2)

Pastorale (2)

Choral si m

Choral la m (3)

Grande pièce symphonique

FROBERGER

Capriccio

GIGOUT

Rhapsodie

GIROUD

2 stations du « Chemin de la Croix »

HAENDEL

Concerto ré m (transcription Saint-Martin)

Concerto n°10 (transcription Saint-Martin) (2)

Fugue en fa m

KERLL

Passacaille

KOECHLIN

Trois chorals

Choral (2)

LISZT

Saint-François de Paule (transcription Saint-Martin)

Larmes, plaintes (2)

Ad nos

B.A.C.H. (5)

MENDELSSOHN

Sonate n°1, 1er mouvement

MESSERER

Offertoire sur deux noëls

MUFFAT

Toccata ut m

Passacaille (2)

PACHELBEL

Prélude, fugue et chaconne (3)

REGER

Passacaille

SAINT-MARTIN

Genèse (2)

Scherzo (2)

Te Deum

Choral pour le temps de l’Avent

Stèle pour un artiste défunt (2)

Toccata et fugue de la Résurrection (2)

Passacaille (4)

Prélude en la m (2)

Psaume 136 (3)

Prélude en fa# m (4)

Offertoire sur deux noëls (4)

Salve Regina (2)

In Memoriam

Carillon (3)

Salut à la Vierge

Toccata de la Libération (2)

SAINT-SAËNS

Final symphonie avec orgue (transcription Saint-Martin) (3)

SCHEIDT

Que vienne le Sauveur (2)

Hymne de Laudes

Hymne Résurrection (2)

Veni Creator (2)

TOURNEMIRE

Sortie Pentecôte (2)

Carillon-paraphrase

VIERNE

Hymne au soleil (3)

Prélude en ré m

Sur le Rhin (2)

Carillon (3)

Cathédrales (3)

Stèle pour un enfant défunt

1ère symphonie : prélude

2ème symphonie : allegro (2), choral

3ème symphonie : final

4ème symphonie : andante, final (3)

VIVALDI

Concerto en la m (6)

WALTHER

Choral « Seigneur, ne nous abandonne pas » (2)

WIDOR

8ème symphonie : allegro (3)

Symphonie Romane :  cantilène, final (2)

Symphonie Gothique : final (2)

REPERTOIRE HORS NOTRE-DAME

D’après les programmes conservés des concerts et récitals

ALAIN

Choral dorien

BACH

Choral  Kyrie, Dieu Saint-Esprit

       «    Maintenant que vienne le Sauveur

       «    Maintenant réjouissez-vous

       «    Ardemment j’aspire à une fin heureuse

       «    O homme, pleure ton grand péché

       «    Christ gisait dans les liens de la mort

       «    Notre Père qui  êtes aux cieux

       «    Veilleur

       «    Jésus, la joie de celui qui le désire

       «    Nous croyons tous en un seul Dieu

       «    De profundis

       «    Mon âme errait à l’aventure

       «    Devant ton trône je vais comparaître

       «    Seigneur, aie pitié de nous

       «    Orne-toi, chère âme

       «    Cher Jésus, nous sommes ici

       «    Cher Jésus, nous T’écoutons

       «    Il est doux de vivre au ciel

       «    Le sermon sur la montagne

Toccata, adagio et fugue en ut M

Fantaisie en sol M

Pastorale

Toccata et fugue ré m

Prélude et fugue mi m BWV 548

Prélude et fugue sib m (transcription)

Prélude et triple fugue en mib

Fantaisie et fugue en la m

Sinfonia 29ème cantate (transcription)

W.F.BACH

Concerto rn ré m

BERTELIN

Victimae Pascali laudes

Entrée pontificale

BONNAL

Matin de la vallée de Béhorléguy

BONNET

2ème Légende

BORODINE

Au couvent (transcription)

BUXTEHUDE

Passacaille

BYRD

Pavane (transcription)

CHARPENTIER

Fugue en sol m

CLERAMBAULT

Basse et dessus de trompette

Suite du 2ème ton

Caprice

CORELLI

Pastorale de Noël

COUPERIN

Messe des Couvents : benedictus

Sarabande et fugue

Offertoire sur les grands jeux

Passacaille en si m (transcription)

DANDRIEU

O filii et filiae

Alleluia de Pâques

DAQUIN

Livre des Noëls

DEBUSSY

Andante du quatuor (transcription)

DUPRE

Evocation

DUCASSE

Pastorale

FRANCK

Fantaisie en la M

3ème choral en la m

2ème choral en si m

Prélude, fugue et variation

Pièce héroïque

Pastorale

Cantabile

FRESCOBALDI

Toccata pour l’Elévation

GLAZOUNOV

Prélude et fugue

GRIGNY (De)
Point d’orgue

Récit de tierce en taille

GUILMANT

Invocation

HAENDEL

Concerto en ré n°10 (transcription)

Fugue en fa m

Prélude, bourrée et fugue en ré

Sonate en ré M

ILLIASCHENKO

Pieta en ut

KOECHLIN

Choral en fa m

LISZT

Saint-François de Paule (transcription)

Nocturne n°3 (transcription)

Ad nos, ad salutarem undam

Larmes, plaints

Angelus

Prélude et fugue sur B.A.C.H.

MAGE (Du)

Grand chœur et récit

Grand jeu

MARTINI

Air varié (transcription)

MENDELSSOHN

4ème sonate : allegretto

6ème sonate

MESSIAEN

Prière du Christ montant vers son Père

MIGOT

Jubilatoire

Livre d’orgue : 7 des 12 pièces

MOUSSORGSKI

Grande porte de Kiev (transcription)

MUFFAT

Passacaille

PEROTIN

2 points d’orgue en triple

RAQUET

Fantaisie

PURCELL

3 airs de trompette

ROMAN

Sinfonia di chiesa

MOUSSORSKY

Grande porte de Kiev (trabscription)

RAVEL

Pavane pour une infante défunte (transcription)

RIMSKI-KORSAKOV

Vol du bourdon (transcription)

Le tourbillon de neige (transcription)

ROMAN

Sinfonia

ROPARTZ

Noël breton

SAINT-MARTIN

Symphonie Dominicale : aria, fantaisie-choral, prière,  final

Symphonie Mariale

Salut à la Vierge

Cantique Spirituel

Toccata et fugue de la Résurrection

Suite Cyclique : prélude, cantilène, carillon

Paraphrase du psaume 136

Scherzo de concert

Offertoire sur 2 Noëls

Postlude de fête

Stèle pour un artiste défunt

In Memoriam

Pastorale

Choral pour le temps de l’Avent

Final en mi M

Genèse

SAINT-SAËNS

Bénédiction nuptiale

Final 3ème symphonie (transcription)

Rhapsodie sur un cantique breton

Prélude en la m

SCHEIDT

Choral « Quand le Christ était sur la Croix »

SEJAN

Fugue en sol m

STIMMER

Grave

STRAVINSKY

Berceuse (transcription)

SWELINCK

Ma jeune vie  a une fin

TITELOUZE

Verset « Exultet caelum »

TOURNEMIRE

Suite évocatrice

Communion Toussaint

Caprice

Paraphrase-Carillon (Assomption)

VIERNE

1ère symphonie : prélude, final

2ème symphonie : allegro, scherzo

3ème symphonie : adagio

4ème symphonie: final

5ème symphonie : romance, scherzo, final

6ème symphonie: final

Andantino

Carillon Westminster

Cathédrales

Feux follets

Naïades

Arabesque

Les cloches de Hinckley

Clair de lune

Hymne au soleil

Madrigal

Triptyque : Matines, Communion, Stèle pour un enfant défunt

VIVALDI

Allegro la m (transcription)

WAGNER

Prélude de Parsifal (transcription)

WIDOR

4ème symphonie : scherzo, final

5ème symphonie : allegro, intermezzo, toccata

6ème symphonie : allegro, final

Présentation de l’association

Contact : leoncedesm@gmail.com

Fondée en 1963 par ceux qui conservaient vivant le souvenir de l’éminent organiste, l’association des amis de Léonce de Saint-Martin s’attache à faire connaître et apprécier l’œuvre qu’il nous a laissée.

Président d’honneur : Pierre Baculard (+)

Président : Jean Guérard  (jeanguerard@orange.fr)

Vice-Président : Thierry Adhumeau  (boellmann-gigout@wanadoo.fr)

Secrétaire : Marie-Christine Steinmetz  (mariechristine.steinmetz@yahoo)

Trésorier : Michel Estellet-Brun  (m-eb@noos.fr)

MEMBRES D’HONNEUR

Mgr Jehan REVERT (+), maître de chapelle émérite de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Jacques BOUCHER, organiste titulaire de l’église Saint-Jean Baptiste de Montréal (Québec), Président de la Fédération Québécoise des Amis de l’orgue

Anthony HAMMOND, directeur musical et organiste de l’église St John the Evangelist à Edimbourg

Jean-Paul IMBERT, organiste, professeur à la Schola Cantorum à Paris

Léon KERREMANS, organiste titulaire de l’église Saint-Servais à Bruxelles, président de l’Union Wallonne des Organistes

Günter LADE, organiste, directeur de l’Edition Lade à Schönau (Autriche), auteur d’ouvrages scientifiques consacrés à l’orgue, producteur de CD de musique d’orgue

Olivier LATRY, concertiste, organiste titulaire de la cathédrale Notre-Dame de Paris, professeur d’orgue au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris

Jean-Pierre LEGUAY, organiste émérite de la cathédrale Notre-Dame de Paris, compositeur, professeur d’orgue et d’improvisation individuelle et collective

Dominique MERLET, organiste honoraire de l’église des Blancs-Manteaux à Paris, professeur honoraire du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, concertiste international

Jean-Pierre MILLIOUD, organiste titulaire de la cathédrale Saint-Louis de Versailles

Massimo NOSETTI (+), organiste titulaire de la cathédrale de Turin, professeur au Conservatoire de Musique de Cuneo (Italie)

Pierre PINCEMAILLE (+), concertiste, organiste titulaire de la cathédrale de Saint-Denis, professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris

Christian ROBERT, organiste honoraire de la cathédrale Saint-André de Bordeaux

Daniel ROTH, organiste titulaire de l’église Saint-Sulpice à Paris

Thomas-Daniel SCHLEE, compositeur, organiste, directeur du festival Carinthischer Sommer (Autriche)

Carolyn SHUSTER FOURNIER, titulaire de l’orgue de chœur de l’église de la Trinité à Paris, concertiste internationale

Philip SMITH, organiste titulaire de la cathédrale d’Aukland (Nouvelle-Zélande)

Kenneth STARR (+), directeur de la musique et organiste de l’église Saint-Patrick à Boston (USA)

ACTIVITES

  • Information et documentation sur la vie et l’œuvre,
  • Informations concernant la diffusion de l’œuvre,
  • Rencontres et participation aux activités associatives en rapport avec l’orgue et la musique sacrée.

ADHESION

  • Membre actif : 15€
  • Soutien : 25€
  • Bienfaiteur : 35€ ou plus.

Bulletin d’adhésion

Bulletin d’adhésion

NOM et PRENOM :

ADRESSE :

TELEPHONE :            

COURRIEL (e-mail) :

J’adhère ou, selon le cas, je renouvelle mon adhésion pour l’année en cours 

et vous fais parvenir le montant de la cotisation soit ….…….€ 

(Membre actif : 15€    Soutien : 25€   Bienfaiteur : 35€ et plus)

. par chèque à adresser à :

 Amis de L. de Saint-Martin

22, rue Montgallet 75012 Paris

. ou par virement   

IBAN: FR76 1120 6000 1900 8737 5182 786 

BIC: AGRIFRPP812

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Demandes, remarques, suggestions :

Œuvres de Léonce de Saint-Martin éditées

EDITIONS COMBRE

Commandes : www.henry-lemoine.com catalogue orgue

ŒUVRES POUR ORGUE

Six pièces brèves op.11 

1) Prélude                               à Louis Vierne
2) Pastorale                            à Amédée de Vallombrosa
3) Intermezzo                        à André Marchal
4) Andante                             à Alexandre Cellier
5) Choral                                à Joseph Bonnet
6) Final                                   à Adolphe Marty

Suite Cyclique  op.11   Prélude, Fugue, Cantilène, Carillon à Henri de Chantérac   

Paraphrase du psaume 136  op.15  « Super flumina Babylonis » à Paul Perrot

1) Tristesse des Hébreux captifs de Babylone
2) Lamentations au souvenir de Jérusalem
3) Babylone la Superbe
4) Les Hébreux maudissent leurs vainqueurs

Scherzo de concert  op.18 à Renée Nizan 

Pièces de Noël   

Offertoire sur deux Noëls  op.19 au chanoine Joubert

Berceuse de Noël  op.25 à Douce de Fraguier

Choral-Prélude pour le temps de l’Avent  op.31  à René Blin

Stèle pour un artiste défunt  op.20 à la mémoire de Louis Vierne

Postlude de fête « Te Deum » op.21 à Laure-Georges Michel

Genèse op.26                             

1) La marche sous la malédiction à Frédéric Mariott
2) Les éléments et la vie
3) Mort d’Adam. Prière et mort d’Eve

Passacaille  op.28 et Final en mi majeur op.29 à l’abbé Gaston Roussel

Venez, divin Messie  op.32 (prélude et variations)  

Le Salut à la Vierge  op.34  à E. Landais

Pastorale  op.35        

Toccata de la Libération  op.37  à Marthe Bracquemond

Toccata et fugue de la Résurrection  op.38 à Jean Guérard   

Symphonie Dominicale  op.39    

1) Prélude (Kyrie)
2) Aria (Offertoire)
3) Fantaisie-Choral (Sanctus)
4) Prière (Communion)
5) Postlude (Sortie)

Symphonie Mariale  op.40      

1) Prélude à l’abbé Lacaze
2) Salve Regina à P.E. Andignoux
3) Ave Regina à l’abbé Aubeux,
4) Alma Redemptoris  à l’abbé Salers
5) Postlude à Denise Chirat

Cantique Spirituel    op.41 à Pierre Baculard

ŒUVRES CHORALES

Tu es Petrus  op.7       4 voix mixtes et 2 orgues (cuivres ad libitum) 

Messe en mi  op.13     4 voix mixtes et 2 orgues (cuivres ad libitum) à l’abbé Merret. Partition. Matériel.

Ave Maria  op.17        Chant et orgue à l’abbé Le Rouzic

Panis Angelicus op.27    Solo, chœur et orgue à Lucien Verroust 

Kyrie funèbre  op.36   4 voix mixtes et 2 orgues (cuivres ad libitum)  à la mémoire de ma mère  

Magnificat  op.42         4 voix mixtes et 2 orgues    

Tantum ergo   voix d’homme et accompagnement  

EDITIONS DURAND

www.di-arezzo.fr/durand

In memoriam op.33  Paraphrase de l’hymne national « Amour sacré de la Patrie  Orgue (cuivres ad libitum)

EDITIONS LEDUC

Repris par Music Sales Group

12 Pièces (transcriptions pour orgue)      

Joseph CANTELOUBE  En forme de bourrée
Gabriel FAURE  Pièce en mi mineur
Philippe GAUBERT  En forme de barcarolle
Vittorio GNECCHI  Adagio
Tibor HARSANYI  Blues
Georges HÜE  Mélopée
Joseph JONGEN  Aubade
Raoul LAPARRA  Chœur des Cyclades
Joaquin NIN  Chant Elégiaque
Riccardo PICK-MANGIAGALLI  Stornello
Maurice RAVEL  Habanera
Franco VITTADINI  Elégie

Les Amis de Léonce de Saint-Martin

Plus de cinquante ans d’existence

Les manifestations, activités, récitals et concerts dont il est fait état dans cet historique sont uniquement ceux organisés directement ou indirectement par l’association ou par un de ses administrateurs. Sauf exception, il n’est donc pas fait état des autres initiatives personnelles touchant l’interprétation ou l’enregistrement des œuvres.

Le terme « nous » désigne une action commune de Pierre Baculard et Jean Guérard

Préliminaires

La mort inattendue de Léonce le 10 juin 1954 laisse ses amis abasourdis.

La plupart connaissaient bien la tribune de la cathédrale. Certains la fréquentaient assidûment. On y trouvait en particulier presque tous les dimanches trois jeunes gens : Pierre Baculard, étudiant en cardiologie, François Carbou qui y montait dès son adolescence, Jean Guérard qui y montait tout jeune maîtrisien pendant la guerre et prenait alors ses premières leçons avec Léonce. Les plus intimes connaissaient aussi l’appartement de la Place des Vosges. Loin de garder leurs regrets pour eux et de se disperser pour suivre le fil de leur existence, beaucoup se rapprochèrent de Madame de Saint-Martin, alors même que la plupart ne connaissaient d’elle que ses arrivées discrètes le dimanche à la tribune. Elle devient le point de ralliement.

Les conversations, les échanges téléphoniques vont bon train. Qui sera le successeur ? Des noms circulent au gré des rumeurs, des ambitions et des intrigues. Les œuvres de Saint-Martin auront-elles encore leur place à Notre-Dame? Comment faire reconnaître l’organiste qu’il était ? Comment surtout faire connaître son œuvre ?

A effet du 1er janvier 1955, Pierre Cochereau est titularisé, comme le souhaitait Madame de Saint-Martin selon le voeu de son mari. Les amis les plus objectifs découvrent l’immense talent du successeur. Les plus sentimentaux remâchent que l’osmose merveilleuse qu’ils ont connue entre Notre-Dame et son organiste ne se retrouvera jamais.

Le 9 janvier, les « Amis de Notre-Dame » présentent, en hommage à Saint-Martin, « Evocation de

Notre-Dame de Paris », une réalisation de Pierre Baculard : 250 diapositives présentées en fondu-enchaîné, accompagnées d’extraits des bandes qu’il avait enregistrées à Notre-Dame en 1953 et 1954. Son œil de jeune cardiologue lui avait fait entrevoir la détérioration progressive de l’état de santé de Saint-Martin. Pour ne pas laisser perdre ce qu’il entendait à la tribune, il s’était équipé du plus sérieux matériel d’enregistrement qu’autorisaient ses maigres ressources. Bon photographe, il avait profité aussi de ses déplacements pour prendre de nombreuses photos, intérieures et extérieures, de la cathédrale.

La présentation de cette « Evocation de Notre-Dame de Paris » a lieu au musée Guimet. Madame de Saint-Martin, fidèle auditrice des conférences qui y étaient données, férue qu’elle était de la philosophie et des arts d’Orient, y avait ses entrées. Dans l’urgence, nous terminâmes le montage en travaillant jour et nuit sans discontinuité pendant les 48 heures précédant la séance, soutenus, il est vrai, par le remontant de quelques vodkas ! Avant la projection, deux amis très proches, le pasteur Marchal et le chanoine Roussel prirent la parole. Marcel Dupré, son épouse et Pierre Cochereau étaient dans la salle.

Le vendredi 10 juin, anniversaire jour pour jour du décès de Léonce, une messe est célébrée à Notre-Dame de Paris. Pierre Cochereau y interprète, en hommage à son prédécesseur, le Prélude de la « Suite Cyclique », l’Aria de la « Symphonie Dominicale » et le « Cantique Spirituel ».

En 1956, à l’initiative de Pierre Baculard en plein accord avec Madame de Saint-Martin, le Studio SM publie un microsillon 33t SM 22 « Léonce de Saint-Martin aux Grandes Orgues de Notre-Dame de Paris » reproduisant certaines des œuvres et improvisations qu’il avait enregistrées. « Hommage à un compositeur inconnu qui est un grand musicien » écrit R.Lyon dans le « Guide du Concert » du 4 mai.

Par l’intermédiaire du Père Henri Latreille, curé de Notre-Dame des Blancs-Manteaux à Paris et organiste à ses heures, venu à Bordeaux en 1955 essayer le grand orgue de la cathédrale Saint-André, Christian Robert, jeune suppléant du chanoine Lacaze, découvre l’oeuvre de Saint-Martin et s’y attache définitivement. Il fit ainsi quelques mois plus tard à Paris, où il se rendait régulièrement pour ses concours, la connaissance de Madame de Saint-Martin. Accueilli bientôt dans l’appartement de la place des Vosges, il pouvait à chacun de ses passages s’exercer sur le grand Pleyel à double clavier. Comme elle s’absentait fréquemment pour les œuvres dont elle s’occupait, elle lui laissait les clefs sous le paillasson du palier.  

Ces mêmes années, Paul Perrot prenait sur lui de faire éditer à la Procure plusieurs œuvres inédites. Important négociant en production porcine à Paray-le-Monial, fougueux fervent de Saint-Martin, il le considérait un peu comme son père, ayant perdu très jeune le sien. Il l’avait généreusement aidé dans les difficiles dernières années. Les œuvres éditées pour 3 claviers avaient été transmises à la Procure du vivant même de Saint-Martin avec les registrations écrites de sa main, la correction des épreuves ayant été faite après sa mort par Madame de Saint-Martin.

Le 1er juin 1958, pour le 4ème anniversaire tombant à la même date que la messe annuelle des »Amis de Notre-Dame », Pierre Cochereau joue le « Cantique Spirituel ». Avant la messe du soir, à la place du récital dominical devenu traditionnel à son heureuse initiative, est donnée la première audition du « Magnificat » par les chœurs de la cathédrale de Versailles sous la direction du chanoine Roussel. Pierre Cochereau conclut par une nouvelle interprétation du « Cantique Spirituel ».

Le 8 novembre 1959, à l’occasion de la bénédiction du 3ème clavier de l’orgue de la basilique de Paray-le-Monial, don de Paul Perrot, Pierre Cochereau interprète le « Cantique Spirituel » et l’« In Memoriam ».

En 1960, Pierre Baculard met au point avec Pathé-Cinéma un court-métrage 35mm « Notre-Dame de Paris, joyau de France » conçu à partir de son « Evocation de Notre-Dame de Paris » et réalisé en quatre langues pour une large diffusion. Mobilisé en Algérie, il profite de ses permissions pour le présenter en diverses villes sous l’égide de « Connaissance du monde ».

Le 21 août 1961, décès de Madame de Saint-Martin. Le dernier lien physique qui reliait tous ses amis à son mari est coupé. Chacun se remémore ces mots du pasteur Marchal : « Tandis que les pas de l’artiste s’éloignaient sur les sentiers de cette terre et pour nos yeux humains se perdaient dans la nuit, sa musique, au contraire, semblait s’approcher davantage, augmenter en force et occuper une place qu’elle ne quittera plus désormais ».

L’association

Tous les proches ressentent le vide de cette absence et on réalise que les initiatives dispersées des uns et des autres ne suffiront pas pour élargir la diffusion des œuvres de ce musicien trop méconnu. On ne peut laisser approcher le dixième anniversaire sans ne rien faire. Pierre Baculard consulte les uns et les autres, la famille en la personne de Madame Hugot-Derville, sœur de Léonce, et de Georges Paoli, son neveu ; les plus proches amis, Bertrand de Fraguier, le chanoine Roussel, le pasteur Marchal, Jean Guérard. Il apparait vite qu’une structure s’impose pour une action coordonnée et pour les impulsions souhaitées. Il est décidé de créer une association, « Les Amis de Léonce de Saint-Martin », dont les statuts sont déposés le 27 février 1963 et le siège domicilié chez Pierre Baculard, place Alphonse Deville à Paris.

Le premier Conseil d’administration est constitué comme suit :

Présidente d’honneur : Madame Georges Hugot-Derville

Président : Pierre Baculard

Vice-présidents : Bertrand de Fraguier et Paul Perrot

Secrétaire : Georges Paoli. 

 1964, dixième anniversaire. Pas moins de cinq circulaires, largement diffusées, annoncent les manifestations prévues :

Du 9 au 23 janvier, salle Pleyel à Paris, sous l’égide de « Connaissance du monde », devant des salles combles, projection de l’«Evocation de Notre-Dame de Paris », précédée des hommages rendus alternativement par le pasteur Marchal, le chanoine Roussel, José Bruyr et Jean Guérard.

Le 7 juin, « Messe en mi » à Notre-Dame de Paris sous la direction du chanoine Jehan Revert, et le 10 juin, jour anniversaire, messe commémorative à Notre-Dame des Blancs-Manteaux avec Dominique Merlet au grand orgue.

Le 25 juin, première Assemblée Générale au domicile de Pierre Baculard.

En août, Paul Perrot nous reçoit royalement à Paray-le-Monial avec Louis Poulin et Denise Chirat, pour l’enregistrement, sous les doigts de celle-ci, d’œuvres de Saint-Martin.

Le 11 octobre, à Notre-Dame de Paris, sous la présidence d’honneur du cardinal Feltin, archevêque de Paris, récital de Pierre Cochereau. Nous avons pris soin d’une large annonce par voie d’affiches. On compte cinq mille auditeurs à l’écoute de cinq œuvres de Saint-Martin (Choral-Prélude, Cantique Spirituel, Psaume 136, Aria, In memoriam avec les cuivres) intercalées avec des œuvres de Bach, Vierne et Dupré. Ce dernier est présent à la tribune. Le chanoine Jehan Revert présente les œuvres.

Le 8 novembre, Christian Robert donne un récital d’hommage en la basilique Saint-Michel de Bordeaux. Les jours suivants, nous l’enregistrons, prenant le risque de périlleuses acrobaties pour la suspension des micros sous la voûte. Nous étions jeunes…

D’autres hommages sont rendus  à Notre-Dame de Paris par Joseph Ruscon, à la basilique de Paray-le-Monial, à Notre-Dame de Genève par René Livron.

Hommage indirect : à l’occasion du huitième centenaire de la cathédrale de Paris, la projection avant le grand film, dans presque toutes les salles de France et d’Europe,  du « Notre-Dame de Paris, joyau de France » de Pierre Baculard, produit par Pathé-Cinéma et distribué par Gaumont .

En 1965, nous décidons de remplacer les circulaires d’information adressées périodiquement aux adhérents et sympathisants par des bulletins de belle présentation. Leur parution, de plus en plus irrégulière faute de temps et de moyens, s’étendra du n°1 de mai 1965 au n°23 d’octobre 1999. On y lira, outre des informations sur l’activité et les comptes-rendus d’assemblées, des textes de Léonce et des articles de Pierre Baculard, José Bruyr, François Carbou, André Charlin, Marcel Dupré, Jean Guérard, Jean Guillou, Henri Latreille, Georges Marchal, Georges Migot, Gaston Roussel, Amédée de Vallombrosa.

Cette même année, c’est la rencontre providentielle d’André Charlin, venu installer chez Pierre Baculard sa fameuse chaîne. A l’écoute de quelques œuvres de Léonce, c’est le coup de foudre. Il projette aussitôt un enregistrement à Notre-Dame de Paris. La cathédrale donne un accord sans réserve. Le 33t AMS 90 « Léonce de Saint-Martin à Notre-Dame de Paris » parait fin 1966 avec la « Messe en mi » par la maîtrise sous la direction du chanoine Revert, Denise Comtet-Chirat à l’orgue de choeur et, sous les doigts de Pierre Cochereau, l’Aria, le « Cantique Spirituel » et l’ « In Memoriam » avec les cuivres. Le disque remporte un grand succès. Carl de Nys, conseiller musical d’André Charlin, le présente sur France-Culture.

Dès 1967, nouveau disque Charlin : AMS 101 « Léonce de Saint-Martin à Paray-le-Monial » enregistré sur les orgues de la basilique. Denise Comtet-Chirat y interprète la « Symphonie Mariale », la « Toccata de la Libération », le « Choral-Prélude » et la « Berceuse de Noël ».

Le 9 juin 1968, pour le 14ème anniversaire, récital de Pierre Cochereau à Notre-Dame de Paris, intégralement consacré à Saint-Martin.

Après l’Assemblée de 1968, le Conseil d’administration est modifié :

Présidente d’honneur : Madame Georges Hugot-Derville (qui décèdera le 12 mai 1973)

Président : Pierre Baculard

Vice-Présidents : Pasteur Georges Marchal et Paul Perrot

Secrétaire : Louis Poulin

Trésorier : Jean Guérard

Louis Poulin connaissait l’association par l’intermédiaire de Joseph Ruscon, professeur d’orgue au conservatoire d’Annecy. Très enthousiaste de la musique de Saint-Martin, il avait présenté, à Lyon en particulier, plusieurs récitals. Il participa avec nous à de nombreux déplacements, notamment Paray-le-Monial, Bordeaux, Albi. Amené professionnellement à se rendre fréquemment aux Etats-Unis, il entra en relations avec Kenneth Starr, organiste de l’église Saint-Patrick à Boston et interprète passionné de la musique d’orgue française, celle en particulier de Saint-Martin.

Toujours enthousiaste et assidu à nos assemblées générales, André Charlin enregistre en 1972 un nouveau 33t « Magnificat à Notre-Dame de Paris » AMS 105. Le « Magnificat » pour quatre voix mixtes et deux orgues y est interprété par les chœurs de la cathédrale de Versailles sous la direction du chanoine Roussel, avec Pierre Cochereau au grand orgue et Denise Comtet-Chirat à l’orgue de chœur. Figurent aussi le « Psaume 136 » et la « Passacaille » par Pierre Cochereau.

1974. Marcel Bertinotti, Pierre Cochereau, Michel Estrabaut, Dominique Merlet, Pierre Moreau, Pierre Pincemaille, Marc Raillon, Jehan Revert, Christian Robert, Gaston Roussel, Kenneth Starr, Ton van Eck marquent le 20ème anniversaire par des interprétations diverses. En juin, le « Magnificat » est donné à Saint-Eustache sous la direction du R.P.Martin avec Jean-Paul Imbert au grand orgue. Le 1er septembre, Michel Chapuis dédie à Saint-Martin son festival Bach à Mazamet. Le 25 décembre Denise Comtet-Chirat interprète sur France-Musique des « Pièces de Noël ».

Un dimanche d’octobre, est prévue, en mémoire de Saint-Martin, l’audition, au cours de la messe diffusée chaque dimanche sur France-Culture, de la « Messe en mi ». Projet finalement refusé pour « excès de grandeur » écrira le R.P.Martin dans un article retentissant de « France Catholique » du 19 juillet.

Le 27 avril 1977, nouveau concert à Saint-Eustache à Paris avec le R.P.Martin et Jean-Paul Imbert au grand orgue.

Le 12 juin, Kenneth Starr est à l’orgue de Notre-Dame : « Cantique Spirituel » et « In Memoriam » avec les cuivres.

Une bonne partie de l’Assemblée du 30 juin 1978 est consacrée à évoquer la mémoire de Denise Chirat-Comtet décédée le 6 mars, fidèle parmi les fidèles. De ce fait le projet d’un nouvel enregistrement après celui de Paray, qui aurait notamment compris « Genèse », tombe à l’eau.    André Charlin donne des précisions sur la situation difficile du CECE (Centre d’enregistrements des Champs-Elysées) dont il est victime.

Pour le 25ème anniversaire, Le 18 novembre 1979, Marie-Christine Steinmetz interprète à Notre-Dame de Paris l’intégralité de la « Symphonie Mariale ». Jean Steinmetz, son mari, la suit le 23 décembre avec des œuvres de Saint- Martin, mais aussi, touchante attention, de René Blin et de René Vierne.

Les années 1980 voient disparaître nombre des plus proches amis de Léonce, les plus anciens, les plus intimes. Georges Migot les avait précédés le 5 janvier 1976 (pages 26 et 27 du bulletin n°14-15) et notre chère Denise en mars 1978, à laquelle le chanoine Roussel rend hommage dans le bulletin n°16-17.

En décembre 1980, José Bruyr, célèbre critique musical de l’époque, un des participants de la fameuse émission de radio « La tribune  des critiques de disques », zélé admirateur de Saint-Martin, décède à l’âge de 91 ans.

En 1982, le pasteur Georges Marchal nous quitte. Il fait l’objet d’un article de Jean Guérard dans le bulletin n°20-21.

Le 31 mars 1983, Paul Perrot, victime d’une crise cardiaque, décède au volant de sa voiture à l’âge de 59 ans. Les dernières années de sa vie usèrent sa santé. Ruiné par sa banque, il n’aura pas su que le 8 janvier 1985, celle-ci sera condamnée à supporter la totalité du passif de la liquidation et tous les dépens.  Lors de ses obsèques à Paray-le-Monial le 5 avril, Pierre Pincemaille est à l’orgue. Le père Denis Perrot de Saint-Eustache lui dédie une magnifique homélie, reproduite dans le bulletin n°20-21. Une messe est dite aussi à Saint-Eustache le 7 avril.

Le 28 novembre 1983, c’est la disparition d’André Charlin, affligé dans ses dernières années par la cessation d’activité de son cher CECE.

Dans la nuit du 5 au 6 mars 1984, c’est le tour de Pierre Cochereau, quelques heures seulement  après sa dernière improvisation du dimanche 4 mars à Notre-Dame sur l’Evangile selon Saint Matthieu, où il laissa apparaître in fine, comme prémonitoire, la mélodie du « Ardemment, j’aspire à une fin heureuse ». François Carbou lui consacre un long article dans le bulletin n°20-21.

Et le 19 décembre 1985, le décès du chanoine Gaston Roussel clôt ces sinistres mois. Jean Guérard évoque sa mémoire dans le bulletin n°22.

Du fait du décès du pasteur Marchal et de Paul Perrot, le Conseil de l’association doit être modifié. Pierre Baculard reste bien entendu président. Jean Guérard est élu vice-président-trésorier, Louis Poulin, Marie-Christine Steinmetz et son mari, secrétaires.

Une lettre datée du 20 novembre 1983 signée de Kurt Lueders au nom de Motette-Ursina nous fait part de l’intention de cette société d’éditer un coffret de disques dressant une sorte de portrait sonore des orgues construits par Cavaillé-Coll, et de son souhait d’avoir accès aux enregistrements de Pierre Baculard afin de pouvoir faire entendre l’orgue de Notre-Dame de Paris tel qu’il était du temps de Saint-Martin, c’est-à-dire authentique. Rendez-vous pris, il est convenu que figureront dans ce coffret une transcription de la passacaille de Couperin et une improvisation de Saint-Martin. 6 CD paraitront en 1987, accompagnés d’un livret de 210 pages, faisant entendre 34 orgues sous les doigts de 12 organistes.

Le 10 juin 1984, Jean Steinmetz à Notre-Dame de Paris interprète plusieurs œuvres.

1986 : centième anniversaire de la naissance. Ce mot de Pierre Labric à propos de la « Stèle pour un artiste défunt » de Saint-Martin: «Je ne joue plus en public…Sur mon instrument, dans le silence de mon cœur, je traduirai les lignes écrites en hommage à la mémoire de Louis Vierne ».

En 1987, Marie-Christine Steinmetz, interprète régulière des œuvres de Saint-Martin donne un récital en l’église Sainte-Marguerite à Paris pour le 100ème anniversaire de sa naissance et le 40ème anniversaire de sa nomination à Notre-Dame.  Depuis plusieurs années, elle poursuit un important travail de recueil de renseignements, de collation de documents et de rédaction sur la vie de Léonce.

Le 27 novembre 1988, à Notre-Dame de Paris, elle rend hommage à Eugène Reuchsel, décédé le 22 septembre : « Stèle pour un artiste défunt » de Saint-Martin et trois extraits des « Promenades en Provence » d’Eugène Reuchsel, dont l’un dédié à Saint-Martin.

Le 9 décembre, Jean Guérard dépose entre les mains de Madame Catherine Massip, directrice du Département musique de la BNF, la totalité des manuscrits des œuvres. 

Le 15 mars 1992, à l’initiative de Jacques Boucher, Radio-Canada programme une émission pour Léonce. Nous y sommes interviewés en duplex à Paris tandis qu’à Montréal, sur les orgues de l’église Saint-Jean-Baptiste, Thérèse Laflamme interprète plusieurs œuvres.

Du 5 au 9 mars 1995, puis du 17 au 19 février 1996, nous sommes à Bordeaux avec Fernand Senteur, technicien de la FNAC, pour enregistrer Christian Robert dans l’interprétation de plusieurs œuvres de Saint-Martin sur les grandes orgues de la cathédrale Saint-André. Jacques Boucher nous a en effet laissé entrevoir la possibilité de l’édition d’un CD de ses œuvres par FONOVOX au Canada. Cette possibilité est confirmée lors d’une rencontre le 3 septembre et ce CD est édité effectivement en 1997 sous la référence VOX 7845-2. Jean Ferrard en fait un commentaire élogieux dans le « Magazine de l’Orgue » et François Sabatier parle dans « l’Orgue » n°246 de « l’art élégant » du compositeur. 

En 1996, la Procure nous informe que plusieurs œuvres sont sur le point d’être épuisées et ne seront pas rééditées ne faisant plus partie de leur politique d’édition. Les Editions Combre ayant à leur catalogue, sous la marque Hérelle, le « Salut à la Vierge » et le « Te Deum »,  nous prenons contact avec leur directrice, Madame Colette Geneste,  qui nous donne son accord pour prendre le relais au fur et à mesure de l’épuisement du stock de la Procure et pour éditer progressivement les oeuvres restées inédites.

Le 5 octobre 1996, les éditions Alphonse Leduc acceptent de restituer à Pierre Baculard, légataire de Saint-Martin, les droits concernant la « Paraphrase du Psaume 136 », la « Suite Cyclique » et l’ « Offertoire pour les fêtes simples de la Sainte-Vierge », qui peuvent ainsi rejoindre le catalogue Combre.

Cette même année, le siège de l’association est transféré au 39 avenue Mozart à Paris, nouvelle adresse de Pierre Baculard.

L’Assemblée Générale du 23 octobre 1998 décide de modifier la composition du Conseil :

Président : Pierre Baculard

Vice-présidents : Marie-Christine Steinmetz et Jean Guérard, trésorier

Secrétaire : Louis Poulin

Secrétaire-adjoint : Fernand Senteur

Les 11 et 15 octobre 1998, « Messe en mi » à la primatiale Saint-Jean à Lyon avec les petits chanteurs sous la direction de Jean-François Duchamp.

Le 11 octobre, récital Saint-Martin à Saint-Sulpice à Paris par Christian Robert.

Fin 1998, parait chez Solstice un CD SOCD 161 « Léonce de Saint-Martin à Notre-Dame de Paris » reprenant la presque totalité des deux 33 t Charlin AMS 90 et AMS 105. Après un différend juridique concernant la fin du CECE, le tribunal avait décidé le transfert des bandes 76 cm/s et des pères et mères des disques noirs Charlin chez Pathé-Marconi au risque de leur perte définitive. Un collaborateur de cette société, ami de Louis Poulin, lui ayant précisé qu’une récupération clandestine de tout ce matériel ne présentait aucun risque, Louis Poulin mena une sorte de commando pour cette opération et tout le matériel se retrouva chez Pierre Baculard. Alboheir, détenteur du catalogue Charlin, n’envisageant pas la réédition de ces disques, François Carbou, contacté, se réjouit, « au-delà de l’hommage rendu par Cochereau à son prédécesseur, d’avoir l’occasion de satisfaire un devoir de mémoire ». En ce qui concerne le « Magnificat », il préféra retenir l’enregistrement que Pierre Baculard avait fait à titre privé en même temps que celui d’André Charlin.

Les 12 et 26 septembre 1999, à l’occasion du festival Saint-Vincent de Roquevaire, 100 choristes interprètent la « Messe en mi ».

En novembre, Louis Poulin nous fit part que son état de santé ne lui permettait plus de participer à nos assemblées. « Je fais confiance aux nouveaux membres pour mener à bien auprès de toi, mon ami Pierre, cette noble mission de faire connaître et aimer la musique de Léonce de Saint-Martin ». Le 4 novembre 2001, il nous confirme que son âge et son état de santé ne lui permettent plus de participer aux activités. « Je ne peux que manifester mon fidèle attachement… Dès le début, j’en étais ! Que de merveilleux souvenirs ».

Le 30 mai 2000, concert à Saint-Sulpice de Paris dans une église comble : 200 chanteurs chantent en particulier la « Messe en mi » sous la direction de Dominique Simonnet; aux grandes orgues, Jean-Pierre Millioud et Isabelle Fontaine. Cette dernière inscrit la « Passacaille » à son répertoire.

Le 6 mai 2001, Pierre Baculard reçoit une lettre du professeur Calimerio Soarès, professeur de musique à l’Université Fédérale d’Uberlândia au Brésil, organiste, claveciniste, compositeur et ancien président de l’association brésilienne des organistes, nous faisant part de sa « profonde admiration pour l’art d’interprète de L.de Saint-Martin ». Il nous apprend que, jeune étudiant, il avait découvert en 1960 le disque du studio SM dans la discothèque du séminaire Notre-Dame de Sion où il donnait des leçons de musique. Il nous apprend aussi que, le 20 mars 1986, il avait signé, dans le journal  Primeira Hora, un  article consacré au centième anniversaire de la naissance de Marcel Dupré et de L.de Saint-Martin.

Le 25 juillet, nous recevons, à leur demande, Rémi Jacobs de la société EMI et Michel Roubinet à propos du projet d’un coffret « Orgues et organistes français du XXème siècle » où doivent figurer des enregistrements remastérisés de 18 organistes. Sont retenus de Saint-Martin, sa transcription du « Saint-François de Paule » et le « Carillon » de sa « Suite Cyclique », ainsi qu’un enregistrement sur fil retrouvé, de 1925, de la Toccata et fugue BWV 565 interprétées par lui sur l’orgue de l’église des Blancs-Manteaux dont il était alors titulaire. Nous avions préparé cette entrevue par une large consultation de plusieurs amis sur les choix possibles.

Les 5 CD composant le coffret paraissent en 2002. Ils constituent un document historique irremplaçable. Les interprétations de Saint-Martin feront l’objet de critiques particulièrement élogieuses.

Cette même année, FONOVOX dépose son bilan. Dès 1999, nous nous étions inquiétés d’une distribution du CD de Christian Robert particulièrement déficiente, déficience confirmée par lettres de Jacques Boucher et de Gilles Cantagrel. Jacques Boucher ayant pu récupérer les bandes, nous trouvons en Marc Lipka, directeur de Marcal classics, un nouvel éditeur sous référence 10902. En 2006, ce CD sera remastérisé en haute résolution. Malheureusement, si les qualités techniques de Marc Lipka sont certaines, la commercialisation de ce CD se révèlera particulièrement décevante.

L’Assemblée Générale du 23 novembre prévoit le remplacement de Louis Poulin par Georges Paoli au poste de secrétaire.

Par lettre du 11 octobre 2003, Monsieur Xavier Voreux de la Procure restitue les droits à Pierre Baculard, pour l’ensemble des œuvres, à l’exception des trois encore disponibles. et ce jusqu’à épuisement du stock. Ce dernier étant intervenu en juillet 2007, Monsieur Jean-François Rod, président directeur général de la Procure, confirme par lettre du 5 juillet la restitution en toute propriété. Par suite, le 27 janvier 2004, nous avons  rendez-vous avec Madame Geneste aux éditions Combre pour l’établissement des contrats d’édition.

2004, cinquantième anniversaire. Nous avons pris de nombreux contacts pour une célébration marquante.

Le 14 mai, récital de Massimo Nosetti en la basilique Saint-Christophe de Charleroi (Aria de la « Symphonie Dominicale » et « Toccata de la Libération »).

Ce même mois, « The Organ » publie dans son numéro 328 un article « 50 years without Léonce de Saint-Martin » du professeur Calimerio Soarès.

Le 20 juin, l’association Christophe Moucherel d’Albi organise un concert en la collégiale Saint-Salvy, dont les orgues conviennent mieux aux œuvres prévues que ceux de la cathédrale Sainte Cécile. Mesdames Carolyn Shuster Fournier et Mary Prat-Molinier rendent hommage à Saint-Martin en même temps qu’à son compatriote et professeur, Adolphe Marty.    

Le 26 juin, les Amis du grand orgue de Roquevaire, par les soins de Jacques Garnier, rendent un hommage dans un programme consacré à pas moins de douze œuvres de Saint-Martin interprétées par la chorale Saint-Vincent et par les organistes Frédéric Blot, Jacques Garnier et Guillaume Laurent.

Le 27 juin, messe de 11h30 à Notre-Dame de Paris en mémoire de Saint-Martin : Kyrie et Agnus de la Messe en mi avec la maîtrise sous la direction de Nicole Corti, Yves Castagnet et Olivier Latry aux orgues, ce dernier interprétant à la sortie la « Toccata de la Libération ». Mgr Jehan Revert consacre son homélie à l’ancien organiste. Le texte en est reproduit dans le livre de Jean Guérard et figure aussi sur le site leoncedesaintmartin.fr.

Ce même mois, François Widmer signe dans la revue suisse « L’Orgue » un article très complet « Pour un cinquantenaire, une évocation de Léonce de Saint-Martin », article qui sera repris dans les numéros 23 (novembre 2004) à 26 (novembre 2006) de la revue québéquoise  « Mixtures ».

En octobre, « The American Organist » publie un article « Léonce de Saint-Martin » de Carolyn Shuster Fournier, accompagné de nombreuses notes.

Ce même mois, le festival de Roquevaire rend hommage à Saint-Martin avec la reprise intégrale du programme donné le 26 juin auquel s’ajoute l’audition du « Magnificat » par la maîtrise des Bouches-du-Rhône sous la direction de Samuel Coquard avec les organistes Laurent Fievet et Frédéric Blot.

Le 20 novembre, la « Messe en mi » est chantée en l’église Sainte-Marguerite à Paris avec les chœurs de la Schola Cantorum et d’Antony sous la direction de Dominique Simonnet. Aux orgues, Marie-Christine Steinmetz et Arsène Bedois.

L’année 2005 prolonge quelque peu ces manifestations.

Le 24 février, Jean Guérard, invité par les Amis de Notre-Dame, donne une conférence sur Saint-Martin à l’Ecole des Chartes.

Le 12 juin, à l’initiative de Philippe Conne, en la cathédrale Saint-Etienne de Meaux, comble, deux cents choristes sont réunis pour interpréter la « Messe en mi » et le « Tu es Petrus » sous la direction de Dominique Simonnet. Au grand orgue, se succèdent Elodie Raymond, Philippe Conne et Baptiste-Florian Marle-Ouvrard, ce dernier faisant sonner en finale une remarquable interprétation de l’ « In Memoriam ».

Le 17 juin, en la cathédrale Saint-Louis de Versailles, « Une messe solennelle au XXème siècle » : « Messe en mi » et « Magnificat », chœurs de la cathédrale sous la direction de l’abbé Amaury Sartorius, et œuvres pour orgue sous les doigts de Jean-Pierre Millioud et Christian Ott.

L’année 2005 se caractérisa aussi par trois événements de plus longue portée car ayant vocation à faire connaître Saint-Martin à plus lointaines échéances.

.  Le chapitre « Léonce de Saint-Martin » dans la rubrique « Organistes » du site « musimem » de Musica et Memoria, conçu et animé par Denis Havard de la Montagne. Y figurent une biographie détaillée date par date établie par Jean Guérard, le catalogue des œuvres et les coordonnées de l’association.

.  Au Brésil, la mise en place par Calimerio Soarès d’un site Saint-Martin

.  La parution en juillet, aux Editions de l’Officine, du livre de Jean Guérard, « Léonce de Saint-Martin à Notre-Dame de Paris » sur la vie et l’oeuvre. Le projet d’un livre avait été conçu par le chanoine Roussel dès avant la mort de Madame de Saint-Martin avec le plein accord de celle-ci. Mais les nombreuses activités de celui-ci, puis la lente altération de sa santé n’en permirent pas la réalisation. Pendant plus de trente ans, Jean Guérard accumula les documents et témoignages, auxquels s’ajoutèrent ceux découverts ou précisés par Marie-Christine Steinmetz. Avant sa parution, l’ouvrage fit l’objet d’une relecture approfondie par Carolyn Shuster Fournier, Denis Havard de la Montagne et François Widmer.

Dans les mois qui suivent, le dynamisme de Pierre Baculard, dont l’état de santé avait déjà montré quelques signes de fatigue, se dégrade plus nettement. L’activité de l’association s’en ressent. Plusieurs assemblées générales ne peuvent se tenir ; il ne peut être question de fonctionner en laissant de coté le si actif président-fondateur.

Le 27 février 2008, Jean Steinmetz, organiste de Saint-Laurent à Paris depuis 1971,quitte ce monde après dix années de dépressions sévères ayant suivi  sa mise en retraite d’office, alors qu’âgé de 65 ans, il était en pleine possession de ses moyens et que venait de se terminer la restauration de son orgue pour laquelle il avait œuvré avec ténacité. Ses obsèques sont célébrées le  15 mars en l’église Sainte-Marguerite. Isabelle Fontaine et Michel Estellet-Brun tiennent les orgues.

Le 21 avril, Jean Guérard fait le point sur l’édition des œuvres avec Madame Geneste chez Combre.

Le 26 septembre, récital de Marie-Christine Steinmetz à Notre-Dame de Paris. Au programme : Prélude de la « Suite Cyclique » de Saint-Martin, « Six promenades en Provence »  d’Eugène Reuchsel et le « Carillon » de Jean Steinmetz dédié à la mémoire de Saint-Martin.

Le 2 juin 2009, à l’occasion de l’Année de la France au Brésil, le professeur Calimerio Soarès donne une conférence sur Léonce à l’Université d’Uberlandia. Le bulletin 119/16 de l’Academia Brasil-Europa en fait paraître un résumé. Racontant sa découverte de Saint-Martin grâce au disque du studio SM, il ajoute « Dès la première écoute, je fus saisi d’une grande émotion pour la magnificence sonore du grand orgue et pour la beauté des improvisations et compositions de ce remarquable maître de l’orgue ».Dans un message, il nous annonce qu’il a mis en place sur Youtube quatre vidéos de la Messe en mi chantée à la cathédrale de Meaux, et qu’il prépare une interprétation de la « Fantaisie et air varié » dédiée à Marcelle de Lacour, au cours d’un récital « Musique pour clavecin du XXème siècle ».  

Le 7 septembre, Jean Guérard dépose entre les mains de Madame Catherine Massip à la BNF, l’ensemble  des manuscrits des transcriptions . « Ces transcriptions intéresseront certainement beaucoup de nos lecteurs musiciens ».

Le 6 octobre, Jean Guérard rencontre Simon Cnockaërt, responsable de « Musique Sacrée à Notre-Dame de Paris » pour lui remettre son livre et les partitions chorales de Saint-Martin. Démarche qui n’aura aucune suite.

Le 1er septembre 2010, Madame Colette Geneste nous informe qu’elle cède les Editions Combre. Elle les gérait depuis 23 ans, ayant succédé à sa mère, cette dernière ayant elle-même succédé au fondateur, son mari Marcel. Combre est repris par les Editions Henry Lemoine, qui conservent la marque. Dès le 8 novembre, Jean Guérard a rendez-vous avec Madame Valérie Alric, directrice artistique, pour la mise au point du programme de travail. Accord est pris pour la poursuite de la commercialisation des œuvres figurant au catalogue et pour l’édition progressive des œuvres non encore éditées. Ces projets se concrétiseront au cours des visites des 15 décembre 2012 et 31 mars 2013.

14 avril 2011, message de Calimerio Soarès : « Je vais bien, mais mon médecin estime nécessaire une opération ». Message de ses enfants le 28 juin : décès hier de leur père, suite à une soudaine complication, alors que l’opération avait réussi. Cette nouvelle nous attriste profondément, car, malgré la distance, nous avions noué avec ce musicien de forts liens de sympathie traduits dans les messages échangés. Le site qu’il avait créé disparait avec lui.

Le 7 juin, Jean Guérard reçoit un long message de Günter Lade, directeur des éditions Lade à Schönau en Autriche. Il y annonce son intention d’éditer un second volume après celui ayant trait  aux orgues de Notre-Dame de Paris. Ce volume serait consacré à leurs trois titulaires, Vierne, Saint-Martin et Cochereau. En ce qui concerne Saint-Martin, il se fait « une affaire personnelle de contribuer à sa réhabilitation ». A cet effet, il demande des photos et fait part de sa disponibilité pour éditer un CD comportant certains de ses enregistrements . Pour préparer ces ouvrages, Günter Lade passe le mois de septembre à se rendre à Neuchâtel en Suisse et à parcourir en France tous les lieux qu’ont fréquentés ces trois organistes. Ce parcours se termine à Paris. Un rendez-vous  est prévu avec Jean Guérard le 10 octobre. Après déjeuner, ils se retrouvent chez Pierre Baculard. Rencontre chaleureuse à la fin de laquelle celui-ci remet à Günter Lade quelques 78t enregistrés par un certain Moureau à Notre-Dame, vraisemblablement dans les années 1951, sous la marque Cristabel. Lui sont remis en même temps de nombreux documents, notamment photographiques. Günter Lade insiste sur son grand intérêt pour la personne et l’œuvre de Saint-Martin. Quelques mois plus tard, il nous précise que deux ouvrages, et non un seul, seront consacrés à ces trois organistes, l’un à Vierne et Saint-Martin avec un nombre de pages égal pour chacun d’eux, l’autre  à Pierre Cochereau. Au cours des mois suivants, Jean Guérard répond à nombre de demandes de renseignements.

Au fil des mois, l’état de santé de Pierre Baculard s’est dégradé sensiblement. Jean Guérard le rencontre à plusieurs reprises. En 2012, il est hospitalisé à l’hôpital Sainte-Périne à Paris. Le 12 novembre, en plein accord avec son fils unique Laurent-Pierre, toutes les archives de l’association sont déménagées par Jean Guérard et transportées au domicile de celui-ci, 5 avenue de la Marne à Marcq-en-Baroeul dans le Nord.

Dès le 9 décembre, à l’initiative de Marie-Christine Steinmetz, il est invité à déjeuner chez Thierry Adhumeau pour un tour d’horizon complet de la situation. Il est notamment décidé de relancer l’association en convoquant une assemblée, et aussi, tâche prioritaire, de sauvegarder les enregistrements sur bande effectués par Pierre Baculard. Pour ce travail, sur le conseil de Thierry Adhumeau, le nom de Michel Coquet est avancé. Radiologue en retraite ayant fait ses preuves à la radio, preneur de son à ses temps perdus pour plusieurs labels reconnus, il est particulièrement bien équipé pour le transfert de bandes sur CD.

Le 25 février 2013, Jean Guérard confie les bandes de Pierre Baculard à Michel Coquet. Le transfert sur CD, effectué gratuitement, fait l’objet de plusieurs rencontres et sera terminé le 19 novembre. En remerciement, Jean Guérard lui adresse pour Noël des DVD d’enregistrements de pièces du répertoire de la Comédie-Française, qu’il apprécie avec enthousiasme. Michel Coquet décèdera malheureusement le 19 juin 2015.

La date de l’assemblée est fixée au 15 avril 2013 et se réunit dans les locaux de l’église Sainte-Marguerite à Paris 11ème. Elle fixe le siège de l’association chez Jean Guérard et élit un nouveau bureau constitué comme suit : Président d’honneur : Pierre Baculard

                        Président : Jean Guérard

                        Vice-président : Thierry Adhumeau

                        Secrétaire : Marie-Christine Steinmetz

                        Trésorier : Michel Estellet-Brun.

Sont élus en outre administrateurs Marie-Christine Sauzay, nièce de Léonce, l’abbé Amaury Sartorius et l’organiste anglais Grant Vicat.

Aucune assemblée n’ayant pu se tenir depuis 2001, le procès-verbal de l’assemblée, largement diffusé, récapitule les activités de l’association au cours des dix dernières années.      

Le 27 août, Günter Lade et Jean Guérard se rencontrent à Paris. Neuf heures de travail d’affilée pour l’écoute, transcrits sur CD, des 78t remis précédemment par Pierre Baculard, et pour faire le point sur certains documents.

Cette année 2013 voit paraître aux Editions Combre les « Six pièces brèves » de 1926, la « Pastorale » et le « Tantum ergo ».

Dans le numéro de septembre 2013 de la revue « Una Voce », Jacques Dhaussy signe un article en annonce du 60ème anniversaire.

Le 8 janvier 2014, Marie-Christine Steinmetz et Jean Guérard rencontrent à Paris Philip Smith, organiste de la cathédrale d’Auckland en Nouvelle-Zélande. Il est accompagné de l’organiste anglais John Pryer, qui sert d’interprète. Il commence une thèse sur Saint-Martin dont il joue fréquemment les œuvres, et tenait à nous rencontrer pour avoir des renseignements « vivants ». Dès le mois de février, nous échangeons de nombreux messages pour répondre aux questions qu’il nous pose.

En avril, le docteur Anthony Hammond, directeur de la musique et organiste de Parish of Cirencester en Grande Bretagne, enregistre sur les orgues de l’église de la Madeleine à Paris quelques œuvres de Saint-Martin, en début d’une intégrale. En juin et en septembre, dans la revue « Organists’Review » parait sous sa plume un long article sur Saint-Martin.

2014, c’est le 60ème anniversaire. Ces mots de Gilles Cantagrel dans une lettre du 27 février : « Il me semble que le temps des vilaines querelles de chapelle est à présent loin de nous. Le moment est venu d’une réhabilitation que je sens proche. Travaillons-y ! »

Les moyens de l’association ne lui permettant pas l’organisation de grandes manifestations à l’instar de ce qui se fit en particulier pour le 50ème anniversaire, un message aux adhérents et sympathisants leur demande simplement un signe de chacun pour marquer cette date. On aura connaissance de  l’interprétation d’œuvres par Bernard Broudet, Michel Estellet-Brun, Jean-Paul Imbert, Maria-Magdalena Kaczor, Léon Kerremans, Jean-Claude Guidarini, Christian Robert, Philip Smith, Carolyn Shuster-Fournier, Kenneth Starr, Marie-Christine Steinmetz, Everhard Zwart. Dans les cathédrales de Versailles et d’Amiens et en l’église Sainte-Marguerite de Paris, les chœurs de la cathédrale de Versailles sous la direction d’Amaury Sartorius et de Laurent Dufour font entendre la Messe en mi et le Magnificat avec, aux orgues, Jean-Pierre Millioud, Marie-Christine Steinmetz, Emmanuel Hocdé, Jean Philippe Mesnier.

Au cours de l’assemblée du 6 mai qui se tient chez Michel Estellet-Brun, l’abbé Amaury Sartorius, informaticien professionnel en un autre temps, se propose de mettre en place un site internet consacré à Saint-Martin. Le 10 octobre, Jean Guérard déjeune avec lui sur son invitation au presbytère de Rambouillet, pour une séance de travail à ce sujet.

Le 18 octobre, Jean Guérard rencontre Bruno Chaumet, président des Amis de l’art de Marcel Dupré. Conversation chaleureuse. Il est convenu de nous tenir informés de nos activités réciproques.

Le 18 novembre, rencontre Valérie Alric-Jean Guérard chez Combre. Accord de principe est donné pour éditer sous le titre « Célébrations » des extraits des œuvres dites « pour Notre-Dame ». Une note à faire figurer sur les partitions, rédigée en accord avec Anthony Hammond qui la traduit en langue anglaise, explique le fonctionnement des registrations de l’orgue de Notre-Dame du temps de Saint-Martin. Combre s’estime assez satisfait de la vente des partitions éditées.

Au cours de l’assemblée du 11 mai 2015, l’abbé Amaury Sartorius présente une première mouture du site « Léonce de Saint-Martin » sur Google, et Jean Guérard présente les partitions tout juste éditées de la « Stèle pour un artiste défunt » dans ses deux versions, et du « Kyrie Funèbre » pour quatre voix mixtes et deux orgues. Dès la rentrée, l’abbé Amaury Sartorius met cette œuvre en répétition pour une audition prévue en décembre en l’église Saint-Denys du Saint-Sacrement. Du fait des attentats du 13 novembre, l’audition en est reportée au 28 mai 2016.

En juin, Günter Lade, dans le souci de la plus grande précision possible de son travail pose à Jean Guérard vingt dernières questions sur la biographie de Saint-Martin. Il est malheureusement impossible d’y répondre complètement tellement de détails de la vie de Saint-Martin restent sans réponse possible.

Que vive Léonce….

Catalogue des œuvres

Les œuvres datées sont classées par ordre chronologique de composition. Les œuvres non datées ont été placées le moins approximativement possible, dans la période vraisemblable de leur composition.

Les numéros d’opus sont les numéros notés par Saint-Martin lui-même. Ils ne suivent pas toujours l’ordre chronologique, et il y a des trous et des doublons. Visiblement Saint-Martin ne s’est pas soucié d’un classement précis.

Tous les manuscrits ont été déposés à la BNF. Les références de la BNF figurent dans le livre de Jean Guérard, ou peuvent être demandées à l’association.

Je vous remercie très vivement de ce don important qui vient enrichir nos collections d’oeuvres fondamentales appartenant à l’école d’orgue française. (Catherine Massip, directrice du Département Musique, 19 avril 1989)

La mention Combre ou BMG-Durand signale que l’oeuvre est disponible chez  l’éditeur.

Editions Combre 27 boulevard Beaumarchais  F 75004 Paris

Tél. (33) 01 56 68 86 64   Fax: (33) 01 56 68 90 66

www.editions-combre.com   Courriel: info@editions-combre.com

BMG-Durand. Distributeur: Arezzo 12 galerie Montmartre  F 75002 Paris

Fax: (33) 01 44 82 08 74    www.di-arezzo.com

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1903          Op.1      Marche triomphale                   Piano                           

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1906          Op.2      Légende Castillonnaise           Piano                       à Mademoiselle Jane Caralp

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9 mai 1907 Op.3     Prière à Sainte Cécile             Chant et orgue                 

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Sept.1908  Op.4     Gaule et France                        Solo, choeur et            au commandant Beuvelot

                                   (sur un poème de G.de LYS)            accompagnement                                         

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20 mars 1910         Soir d’automne                         Chant et piano   à ma chère Jane en souvenir du                                                                                                         soir où nous le chantâmes ensemble

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          ?                    Six mélodies                          Chant et piano  

                             1) Paris d’avril  2) Grisaille  3) Mariez-vous                                            

                        4) Cimetière de Paris  5) L’heure du thé

                             6) Vampire

         ?                      L’enfant                                    Chant et piano                

                 (poème de la comtesse de Montebello)

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8 juillet 1914             Veni Creator Spiritus           Chant et accompagnement                

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Avril 1926  Op.11      Six pièces brèves                 Orgue ou harmonium               COMBRE

                                                       1) Prélude                                                                                  à L.Vierne              

                                          2) Pastorale                                  à A.de Vallombrosa

                                                   3) Intermezzo                                                                                  à A.Marchal                                  

                                                       4) Andante                                                                                     à A.Cellier

                                                   5) Choral                                                                                        à J.Bonnet

                                                   6) Final                                                                                             à A.Marty

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1929    Op.10           Offertoire pour les fêtes         Orgue                    à l’abbé Pinel, curé de Fonlabour

                                     simples de la Sainte Vierge     

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Déc.1929  Op.7        Tu es Petrusmesse                         4 voix mixtes et 2                    COMBRE  

                                                                         orgues (cuivres ad libitum)        

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1930  Op.11             Suite Cyclique                      Orgue                                      COMBRE

                                            (Prélude, Fugue, Cantilène,                                            

                                   Carillon)                                                                                 à Henri de Chantérac         

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Sept.1930 Op.18      Scherzo de concert             Orgue                                      COMBRE       

                                                                                                                                   à Renée Nizan

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Mars 1931  Op.9      Marche Pontificale               Orgue et cuivres                au chanoine Crayol, org.

                                            « Venite exultemus »                                                                       de la cathédrale d’Albi                                                                   

                                                                            et Version orgue seul

Nov.1931  Op.12      Méditation sur le Salve        Orgue                                 

                               Regina du premier mode         (deviendra le 2ème mouvement                                                                                                                                                                                                                 de la Symphonie Mariale)

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Janv. 1932  Op.8     Offrande                                Quatuor à cordes,     pour le centenaire de l’église                                                                   harpe et orgue                                    du Bon Sauveur à Albi                                                  

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Déc.1931                  Messe en mi                          4 voix mixtes et 2 orgues           COMBRE

Mars 1932   Op.13                                                     (cuivres ad libitum)         

                                                                                                                           à l’abbé Merret, maître de         ,                                                                                     chapelle de Notre-Dame

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Mars 1932  Op.15    Paraphrase du psaume 136       Orgue                                 COMBRE

                                 « Super flumina Babylonis »                                                

                                                                                                                                                                     à Paul Perrot

                                        1) Tristesse des Hébreux                                                                     

                                     captifs de Babylone                                                           

                                            2) Lamentations au souvenir

                                      de Jérusalem                              

                                            3) Babylone la Superbe

                                        4) Les Hébreux maudissent

                                      leurs vainqueurs                      

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Sept.1932  Op.13     Hymne « A la très chère »     Chant et piano                   

                                             (poème de Ch.Baudelaire)                                                    

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1932  Op.14             Sur les balcons du ciel        Chant et piano                   

Sept. oct.

                                            1) Midi (Leconte de Lisle)                                                       

                             2) Novembre (Guitet-Vauquelin)

                                        3) Hiver (A.Samain)

                                        4) Ivresse au printemps (A.de Noailles)

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1933  Op.16             Sacerdos et Pontifex           4 voix mixtes, orgue          

                                                                                     et cuivres                       

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Mars 1934  Op.17    Ave Maria                              Chant et orgue                            COMBRE  

                                                                                                                         à l’abbé Le Rouzic, directeur                                                                                                                                                                                                             de la maîtrise de Notre-Dame  

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Nov.1937  Op.19      Offertoire sur deux Noëls           Orgue              COMBRE (pièces de Noël)

                                                                                                                                                                    au chanoine Joubert org.                                              

                                                                                                                    de la cathédrale de Luçon         

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Mars-avr. 1938        Stèle pour un artiste défunt         Orgue                           COMBRE

Op.20                   stèle en fa min. et stèle en fa# min.                            à la mémoire de Louis Vierne      

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Sept.1938  Op.21     Postlude de fête « Te Deum »     Orgue                           COMBRE                                     

                                                                                                                     à Laure-Georges Michel        

Sept.1938  Op.22     Prélude en ré mineur                    Orgue         

                                                                                                                            à Ferdinand Bac  

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Sept.1938  Op.23     Fantaisie et air varié                    Clavecin                                                                                                                                                    

                                                                                                                            à Marcelle de Lacour

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Déc.1939  Op.25      Berceuse de Noël                     Orgue                   COMBRE (pièces de Noël)                            

                                                                                                                          à Douce de Fraguier

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Janv.à                      Genèse                                        Orgue                                 COMBRE     

avril 1940  Op.26      

                                           1) La marche sous la malédiction                                               à Frédéric Mariott, organiste 2) Les éléments et la vie                                                                         université de Chicago

                                        3) Mort d’Adam. Prière et                

                                    mort d’Eve

Mars 1941                                                                               Version du 3) pour                                                                         

                                                                           violon, violoncelle et piano

Juil.-Sept.42                                                                                                         Version orgue et orchestre

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1940  Op.27             Panis Angelicus                   Solo, chœur et orgue                 COMBRE

                                                                                                                                                                             à Lucien Verroust                                     

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Janv.1940  Op.28    Passacaille                            Orgue                                         COMBRE 

Déc.1940  Op.29      Final en mi majeur               Orgue                                    à l’abbé G.Roussel

                                    (pour servir de postlude à ma messe)

Août 1940  Op.30     Cantique-Paraphrase          Orgue                               

                                 (O Marie, ô Mère chérie)                                                           à l’abbé Vaissières

Déc.1940  Op.31      Choral-Prélude pour            Orgue                         COMBRE (pièces de Noël)

                                 le temps de l’Avent                                              à René Blin, organiste du choeur                                                                                                 de Notre Dame de Paris             

Déc.1940  Op.32      «Venez, divin Messie»         Orgue                                     COMBRE

                                    Prélude et variations                                                      

Fév.1941  Op.33      In memoriam                         Orgue                                 BMG-DURAND

                                 Paraphrase de l’hymne          (cuivres ad libitum)              

                                 national «Amour sacré                                                       

                                 de la Patrie»

Mars 1942  Op.35    Pastorale                               Orgue                                     COMBRE

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Juin 1944  Op.36      Kyrie Funèbre                       4 voix mixtes et 2 orgues       COMBRE

                                                                                    (cuivres ad libitum)                                                                                                                                                                à la mémoire de ma mère                                 

1944  Op.34             Le salut à la Vierge              Orgue                                     COMBRE  

                                                                                                                                                                         à E.Landais, organiste de

                                                                                                                          la cathédrale de Poitiers                                                                                                                                      

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Août 1944  Op.37     Toccata de la Libération     Orgue                                    COMBRE

                                                                                                                                                                         à Marthe Bracquemond                              

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Août 1945  Op.33     A la gloire de Saint Louis    Orgue et cuivres               

                                                                                et version orgue seul         

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Août 1945                 Esquisse musicale sur un      Chant et piano

                                 poème de Tristan Klingsor                                               à Janine Fontanges

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Sept.1945  Op.38     Toccata et fugue de la         Orgue                                      COMBRE

                                      Résurrection                                                                  à Jean Guérard     

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Mai 1946                  Anniversaire                         piano

                                                                                                                                       à Janine Fontanges

Op.39                       Symphonie Dominicale       Orgue                                       COMBRE

Sept.1947                          1) Prélude ( Kyrie)                                                                                  à l’abbé G.Roussel       

Sept.1946                          2) Aria (Offertoire)                                                                                 à A.de Vallombrosa      

Avril 1947                          3) Fantaisie-Choral (Sanctus)                                                   

Janv.1948                         4) Prière (Communion)

Nov.1947                           5) Postlude (Sortie)                                                            

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Op.40                       Symphonie Mariale              Orgue                                      COMBRE

Oct.1948                           1) Prélude                                                                                      à l’abbé Lacaze, org.de la                                                                                                                              cathédrale de Bordeaux                                       2) Salve Regina                                                                              à P.E.Andignoux                        

Nov.1948                           3) Ave Regina                                                                                 à l’abbé Aubeux, org.de la     

                                                                                                                                                               cathédrale d’Angers           

Oct.1948                            4) Alma Redemptoris                                                                    à l’abbé Salers, org.de la         

                                                                                                                                                                         cathédrale de Montauban

Janv.1949                         5) Postlude                                                                                      à Denise Chirat, org.de la

                                                                                                                                                                         cathédrale de Versailles                                 

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Avant Nov.               Cantique Spirituel                Orgue                                      COMBRE

1950  Op.41                                                                                                                                                         à Pierre Baculard                                     

                                                                                                                                                                        ______________________________________________________________

1950-1951 Op.42     Magnificat                             4 voix mixtes et                            COMBRE

                                                                                    2 orgues                        

                                                                                                                                                                                                     Transcription pour orgue seul

                                                                      Transcription pour 2 pianos

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Avril 1952                  Espérance                            Texte dit et piano                                                                 

                     (Texte de Georges-André Delaume)                                   à la mémoire de Gabriel Steinmetz                        

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Non daté                   Tantum ergo                         Voix d’homme et                       COMBRE

                                                                       accompagnement             

                                                                                                                       à Armand Diana                           

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Non daté                   Salve Regina dit des            Chant et orgue               

                       des moines d’Estaing                                                                          à Frére Lucien       

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OEUVRES POUR LES OFFICES DE NOTRE-DAME

Avent

– Quatre versets du Magnificat pour le troisième dimanche de l’Avent (sur « Venez, divin messie »)

Noël

– Nocturnes de l’office de Noël

– Entrée pour la messe de minuit

– A la venue de Noël (d’après Daquin)

– Prélude pour une messe de Noël (d’après TOURNEMIRE)

– Paraphrases de l’hymne de Noël

– Il est né, le divin Enfant

– Versets pour les laudes

– Versets pour les vêpres

– Versets pour le Magnificat, Noëls

– Prélude au Salut

– Versets pour les antiennes de Noël

– Versets pour Noël

– Laissez paître vos bêtes

Epiphanie

– Pour le dimanche de l’Epiphanie (sur la marche des rois)

– Versets sur des noëls

– Esquisse pour le temps de l’Epiphanie

– Paraphrase « Crudelis Herodes »

Carême

– Postlude pour le dimanche de Laetare, dans le style de Tournemire

Pâques

– Prélude à l’Introït « Gaudeamus

– Interlude à l' »O Filii »

– Postlude à la prose de Pâques

– Alleluia des vêpres de Pâques

Pentecôte

  • Variations sur le « Veni Creator »
  •  Entrée pour les vêpres
  •  Paraphrase des cinq antiennes des deuxièmes vêpres
  •  Deux courtes paraphrases pour « Veni Creator »

Fête-Dieu

– Paraphrase de l’hymne « Pange lingua »

Assomption

– Variations sur « Ave maris stella »

– Prélude à l’introït

Toussaint

– Antiennes des vêpres (octobre 1942)

– Variations sur l’hymne de la Toussaint (octobre 1944)

Sans titre (Dédicace)