Plus de cinquante ans d’existence
Les manifestations, activités, récitals et concerts dont il est fait état dans cet historique sont uniquement ceux organisés directement ou indirectement par l’association ou par un de ses administrateurs. Sauf exception, il n’est donc pas fait état des autres initiatives personnelles touchant l’interprétation ou l’enregistrement des œuvres.
Le terme « nous » désigne une action commune de Pierre Baculard et Jean Guérard
Préliminaires
La mort inattendue de Léonce le 10 juin 1954 laisse ses amis
abasourdis.
La plupart connaissaient bien la tribune de la cathédrale. Certains
la fréquentaient assidûment. On y trouvait en particulier presque tous les
dimanches trois jeunes gens : Pierre
Baculard, étudiant en cardiologie, François
Carbou qui y montait dès son adolescence, Jean Guérard qui y montait tout jeune maîtrisien pendant la guerre
et prenait alors ses premières leçons avec Léonce. Les plus intimes
connaissaient aussi l’appartement de la Place des Vosges. Loin de garder leurs
regrets pour eux et de se disperser pour suivre le fil de leur existence,
beaucoup se rapprochèrent de Madame de
Saint-Martin, alors même que la plupart ne connaissaient d’elle que ses arrivées
discrètes le dimanche à la tribune. Elle devient le point de ralliement.
Les conversations, les échanges téléphoniques vont bon
train. Qui sera le successeur ? Des noms circulent au gré des rumeurs, des
ambitions et des intrigues. Les œuvres de Saint-Martin auront-elles encore leur
place à Notre-Dame? Comment faire reconnaître l’organiste qu’il était ? Comment
surtout faire connaître son œuvre ?
A effet du 1er janvier 1955, Pierre
Cochereau est titularisé, comme le souhaitait Madame de Saint-Martin selon
le voeu de son mari. Les amis les plus objectifs découvrent l’immense talent du
successeur. Les plus sentimentaux remâchent que l’osmose merveilleuse qu’ils
ont connue entre Notre-Dame et son organiste ne se retrouvera jamais.
Le 9 janvier, les « Amis de Notre-Dame »
présentent, en hommage à Saint-Martin, « Evocation
de
Notre-Dame de Paris »,
une réalisation de Pierre Baculard : 250 diapositives présentées en
fondu-enchaîné, accompagnées d’extraits des bandes qu’il avait enregistrées à
Notre-Dame en 1953 et 1954. Son œil de jeune cardiologue lui avait fait
entrevoir la détérioration progressive de l’état de santé de Saint-Martin. Pour
ne pas laisser perdre ce qu’il entendait à la tribune, il s’était équipé du
plus sérieux matériel d’enregistrement qu’autorisaient ses maigres ressources.
Bon photographe, il avait profité aussi de ses déplacements pour prendre de
nombreuses photos, intérieures et extérieures, de la cathédrale.
La présentation de cette « Evocation de Notre-Dame de
Paris » a lieu au musée Guimet. Madame de Saint-Martin, fidèle auditrice
des conférences qui y étaient données, férue qu’elle était de la philosophie et
des arts d’Orient, y avait ses entrées. Dans l’urgence, nous terminâmes le
montage en travaillant jour et nuit sans discontinuité pendant les 48 heures
précédant la séance, soutenus, il est vrai, par le remontant de quelques vodkas !
Avant la projection, deux amis très proches, le pasteur Marchal et le chanoine
Roussel prirent la parole. Marcel
Dupré, son épouse et Pierre Cochereau
étaient dans la salle.
Le vendredi 10 juin, anniversaire jour pour jour du décès de
Léonce, une messe est célébrée à Notre-Dame de Paris. Pierre Cochereau y interprète, en hommage à son prédécesseur, le
Prélude de la « Suite Cyclique », l’Aria de la « Symphonie
Dominicale » et le « Cantique Spirituel ».
En 1956, à l’initiative de Pierre Baculard en
plein accord avec Madame de Saint-Martin, le Studio SM publie un microsillon 33t SM 22 « Léonce de
Saint-Martin aux Grandes Orgues de Notre-Dame de Paris » reproduisant certaines des œuvres et improvisations qu’il
avait enregistrées. « Hommage à un compositeur inconnu qui est un grand
musicien » écrit R.Lyon dans le « Guide du Concert » du 4 mai.
Par l’intermédiaire du Père Henri Latreille, curé de Notre-Dame
des Blancs-Manteaux à Paris et organiste à ses heures, venu à Bordeaux en 1955
essayer le grand orgue de la cathédrale Saint-André, Christian Robert, jeune suppléant du chanoine Lacaze, découvre l’oeuvre
de Saint-Martin et s’y attache définitivement. Il fit ainsi quelques mois plus
tard à Paris, où il se rendait régulièrement pour ses concours, la connaissance
de Madame de Saint-Martin. Accueilli bientôt dans l’appartement de la place des
Vosges, il pouvait à chacun de ses passages s’exercer sur le grand Pleyel à
double clavier. Comme elle s’absentait fréquemment pour les œuvres dont elle
s’occupait, elle lui laissait les clefs sous le paillasson du palier.
Ces mêmes années, Paul
Perrot prenait sur lui de faire éditer à la Procure plusieurs œuvres inédites. Important négociant en
production porcine à Paray-le-Monial, fougueux fervent de Saint-Martin, il le
considérait un peu comme son père, ayant perdu très jeune le sien. Il l’avait
généreusement aidé dans les difficiles dernières années. Les œuvres éditées
pour 3 claviers avaient été transmises à la Procure du vivant même de Saint-Martin
avec les registrations écrites de sa main, la correction des épreuves ayant été
faite après sa mort par Madame de Saint-Martin.
Le 1er
juin 1958,
pour le 4ème anniversaire tombant à la même date que la messe
annuelle des »Amis de Notre-Dame », Pierre Cochereau joue le
« Cantique Spirituel ». Avant la messe du soir, à la place du récital
dominical devenu traditionnel à son heureuse initiative, est donnée la première
audition du « Magnificat » par les chœurs de la cathédrale de
Versailles sous la direction du chanoine Roussel. Pierre Cochereau conclut par
une nouvelle interprétation du « Cantique Spirituel ».
Le 8 novembre 1959, à l’occasion de la bénédiction du 3ème
clavier de l’orgue de la basilique de Paray-le-Monial, don de Paul Perrot,
Pierre Cochereau interprète le « Cantique Spirituel » et l’« In
Memoriam ».
En 1960,
Pierre Baculard met au point avec Pathé-Cinéma un court-métrage 35mm « Notre-Dame de Paris, joyau de France » conçu à
partir de son « Evocation de Notre-Dame de Paris » et réalisé en
quatre langues pour une large diffusion. Mobilisé en Algérie, il profite de ses
permissions pour le présenter en diverses villes sous l’égide de
« Connaissance du monde ».
Le 21 août 1961, décès de Madame de Saint-Martin. Le
dernier lien physique qui reliait tous ses amis à son mari est coupé. Chacun se
remémore ces mots du pasteur Marchal : « Tandis que les pas de
l’artiste s’éloignaient sur les sentiers de cette terre et pour nos yeux
humains se perdaient dans la nuit, sa musique, au contraire, semblait
s’approcher davantage, augmenter en force et occuper une place qu’elle ne
quittera plus désormais ».
L’association
Tous les proches ressentent le vide de cette absence et on
réalise que les initiatives dispersées des uns et des autres ne suffiront pas
pour élargir la diffusion des œuvres de ce musicien trop méconnu. On ne peut
laisser approcher le dixième anniversaire sans ne rien faire. Pierre Baculard
consulte les uns et les autres, la famille en la personne de Madame
Hugot-Derville, sœur de Léonce, et de Georges Paoli, son neveu ; les plus
proches amis, Bertrand de Fraguier, le chanoine Roussel, le pasteur Marchal, Jean
Guérard. Il apparait vite qu’une structure s’impose pour une action coordonnée
et pour les impulsions souhaitées. Il est décidé de créer une association, « Les Amis
de Léonce de Saint-Martin »,
dont les statuts sont déposés le 27
février 1963
et le siège domicilié chez Pierre Baculard, place Alphonse Deville à Paris.
Le premier Conseil d’administration est constitué comme
suit :
Présidente d’honneur : Madame Georges Hugot-Derville
Président : Pierre Baculard
Vice-présidents : Bertrand de Fraguier et Paul Perrot
Secrétaire : Georges Paoli.
1964, dixième anniversaire. Pas
moins de cinq circulaires, largement diffusées, annoncent les manifestations
prévues :
Du 9 au 23 janvier, salle Pleyel à Paris, sous l’égide de
« Connaissance du monde », devant des salles combles, projection de
l’«Evocation de Notre-Dame de Paris », précédée des hommages rendus
alternativement par le pasteur Marchal, le chanoine Roussel, José Bruyr et Jean Guérard.
Le 7 juin, « Messe en mi » à Notre-Dame de Paris
sous la direction du chanoine Jehan Revert,
et le 10 juin, jour anniversaire, messe commémorative à Notre-Dame des
Blancs-Manteaux avec Dominique Merlet
au grand orgue.
Le 25 juin, première Assemblée Générale au domicile de
Pierre Baculard.
En août, Paul Perrot nous reçoit royalement à
Paray-le-Monial avec Louis Poulin et
Denise Chirat, pour
l’enregistrement, sous les doigts de celle-ci, d’œuvres de Saint-Martin.
Le 11 octobre, à Notre-Dame de Paris, sous la présidence
d’honneur du cardinal Feltin, archevêque de Paris, récital de Pierre Cochereau.
Nous avons pris soin d’une large annonce par voie d’affiches. On compte cinq
mille auditeurs à l’écoute de cinq œuvres de Saint-Martin (Choral-Prélude, Cantique
Spirituel, Psaume 136, Aria, In memoriam avec les cuivres) intercalées avec des
œuvres de Bach, Vierne et Dupré. Ce dernier est présent à la tribune. Le
chanoine Jehan Revert présente les œuvres.
Le 8 novembre, Christian Robert donne un récital d’hommage
en la basilique Saint-Michel de Bordeaux. Les jours suivants,
nous l’enregistrons, prenant le risque de périlleuses acrobaties pour la suspension
des micros sous la voûte. Nous étions jeunes…
D’autres hommages sont rendus à Notre-Dame de Paris par Joseph Ruscon, à la basilique de
Paray-le-Monial, à Notre-Dame de Genève par René Livron.
Hommage indirect : à l’occasion du huitième centenaire
de la cathédrale de Paris, la projection avant le grand film, dans presque
toutes les salles de France et d’Europe, du « Notre-Dame de Paris, joyau de
France » de Pierre Baculard, produit par Pathé-Cinéma et distribué par
Gaumont .
En 1965, nous décidons de remplacer les
circulaires d’information adressées périodiquement aux adhérents et
sympathisants par des bulletins de
belle présentation. Leur parution, de plus en plus irrégulière faute de temps
et de moyens, s’étendra du n°1 de mai
1965 au n°23 d’octobre 1999. On y lira, outre des informations sur
l’activité et les comptes-rendus d’assemblées, des textes de Léonce et des
articles de Pierre Baculard, José Bruyr,
François Carbou, André Charlin, Marcel Dupré, Jean Guérard, Jean Guillou, Henri Latreille, Georges Marchal,
Georges Migot, Gaston Roussel, Amédée de Vallombrosa.
Cette même année, c’est la rencontre providentielle d’André Charlin, venu installer chez
Pierre Baculard sa fameuse chaîne. A l’écoute de quelques œuvres de Léonce,
c’est le coup de foudre. Il projette aussitôt un enregistrement à Notre-Dame de
Paris. La cathédrale donne un accord sans réserve. Le 33t AMS 90 « Léonce de Saint-Martin à Notre-Dame de Paris »
parait fin 1966 avec la « Messe
en mi » par la maîtrise sous la direction du chanoine Revert, Denise Comtet-Chirat à l’orgue de
choeur et, sous les doigts de Pierre Cochereau, l’Aria, le « Cantique
Spirituel » et l’ « In Memoriam » avec les cuivres. Le
disque remporte un grand succès. Carl de
Nys, conseiller musical d’André Charlin, le présente sur France-Culture.
Dès 1967, nouveau disque Charlin : AMS 101 « Léonce de Saint-Martin à
Paray-le-Monial » enregistré sur les orgues de la basilique. Denise
Comtet-Chirat y interprète la « Symphonie Mariale », la « Toccata
de la Libération », le « Choral-Prélude » et la « Berceuse
de Noël ».
Le 9 juin 1968, pour le 14ème
anniversaire, récital de Pierre Cochereau à Notre-Dame de Paris, intégralement consacré
à Saint-Martin.
Après l’Assemblée de 1968, le Conseil d’administration est
modifié :
Présidente d’honneur : Madame Georges Hugot-Derville
(qui décèdera le 12 mai 1973)
Président : Pierre Baculard
Vice-Présidents : Pasteur Georges Marchal et Paul
Perrot
Secrétaire : Louis Poulin
Trésorier : Jean Guérard
Louis Poulin connaissait l’association par l’intermédiaire
de Joseph Ruscon, professeur d’orgue au conservatoire d’Annecy. Très
enthousiaste de la musique de Saint-Martin, il avait présenté, à Lyon en particulier,
plusieurs récitals. Il participa avec nous à de nombreux déplacements,
notamment Paray-le-Monial, Bordeaux, Albi. Amené professionnellement à se
rendre fréquemment aux Etats-Unis, il entra en relations avec Kenneth Starr, organiste de l’église
Saint-Patrick à Boston et interprète passionné de la musique d’orgue française,
celle en particulier de Saint-Martin.
Toujours enthousiaste et assidu à nos assemblées générales, André
Charlin enregistre en 1972 un nouveau 33t « Magnificat à Notre-Dame de Paris » AMS 105. Le
« Magnificat » pour quatre voix mixtes et deux orgues y est
interprété par les chœurs de la cathédrale de Versailles sous la direction du
chanoine Roussel, avec Pierre Cochereau au grand orgue et Denise Comtet-Chirat
à l’orgue de chœur. Figurent aussi le « Psaume 136 » et la
« Passacaille » par Pierre Cochereau.
1974. Marcel Bertinotti, Pierre
Cochereau, Michel Estrabaut, Dominique Merlet, Pierre Moreau, Pierre
Pincemaille, Marc Raillon, Jehan Revert, Christian Robert, Gaston Roussel,
Kenneth Starr, Ton van Eck marquent le
20ème anniversaire par des
interprétations diverses. En juin, le « Magnificat » est donné à
Saint-Eustache sous la direction du R.P.Martin
avec Jean-Paul Imbert au grand orgue.
Le 1er septembre, Michel
Chapuis dédie à Saint-Martin son festival Bach à Mazamet. Le 25 décembre
Denise Comtet-Chirat interprète sur France-Musique des « Pièces de
Noël ».
Un dimanche d’octobre, est prévue, en mémoire de
Saint-Martin, l’audition, au cours de la messe diffusée chaque dimanche sur
France-Culture, de la « Messe en mi ». Projet finalement refusé pour
« excès de grandeur » écrira le R.P.Martin dans un article
retentissant de « France Catholique » du 19 juillet.
Le 27 avril 1977,
nouveau concert à Saint-Eustache à Paris avec le R.P.Martin et Jean-Paul Imbert
au grand orgue.
Le 12 juin, Kenneth Starr est à l’orgue de Notre-Dame :
« Cantique Spirituel » et « In Memoriam » avec les cuivres.
Une bonne partie de l’Assemblée du 30 juin 1978
est consacrée à évoquer la mémoire de Denise Chirat-Comtet décédée le 6 mars,
fidèle parmi les fidèles. De ce fait le projet d’un nouvel enregistrement après
celui de Paray, qui aurait notamment compris « Genèse », tombe à
l’eau. André Charlin donne des
précisions sur la situation difficile du CECE (Centre d’enregistrements des
Champs-Elysées) dont il est victime.
Pour le 25ème anniversaire, Le 18 novembre 1979, Marie-Christine
Steinmetz interprète à Notre-Dame de Paris l’intégralité de la
« Symphonie Mariale ». Jean
Steinmetz, son mari, la suit le 23 décembre avec des œuvres de Saint-
Martin, mais aussi, touchante attention, de René Blin et de René Vierne.
Les années 1980
voient disparaître nombre des plus proches amis de Léonce, les plus anciens,
les plus intimes. Georges Migot les avait précédés le 5 janvier 1976 (pages 26
et 27 du bulletin n°14-15) et notre chère Denise en mars 1978, à laquelle le chanoine
Roussel rend hommage dans le bulletin n°16-17.
En décembre 1980, José Bruyr, célèbre critique musical de
l’époque, un des participants de la fameuse émission de radio « La tribune des critiques de disques », zélé
admirateur de Saint-Martin, décède à l’âge de 91 ans.
En 1982, le pasteur Georges Marchal nous quitte. Il fait
l’objet d’un article de Jean Guérard dans le bulletin n°20-21.
Le 31 mars 1983, Paul Perrot, victime d’une crise cardiaque,
décède au volant de sa voiture à l’âge de 59 ans. Les dernières années de sa
vie usèrent sa santé. Ruiné par sa banque, il n’aura pas su que le 8 janvier
1985, celle-ci sera condamnée à supporter la totalité du passif de la
liquidation et tous les dépens. Lors de
ses obsèques à Paray-le-Monial le 5 avril, Pierre Pincemaille est à l’orgue. Le
père Denis Perrot de Saint-Eustache lui dédie une magnifique homélie,
reproduite dans le bulletin n°20-21. Une messe est dite aussi à Saint-Eustache
le 7 avril.
Le 28 novembre 1983, c’est la disparition d’André Charlin, affligé
dans ses dernières années par la cessation d’activité de son cher CECE.
Dans la nuit du 5 au 6 mars 1984, c’est le tour de Pierre
Cochereau, quelques heures seulement
après sa dernière improvisation du dimanche 4 mars à Notre-Dame sur
l’Evangile selon Saint Matthieu, où il laissa apparaître in fine, comme
prémonitoire, la mélodie du « Ardemment, j’aspire à une fin
heureuse ». François Carbou lui consacre un long article dans le bulletin
n°20-21.
Et le 19 décembre 1985, le décès du chanoine Gaston Roussel
clôt ces sinistres mois. Jean Guérard évoque sa mémoire dans le bulletin n°22.
Du fait du décès du pasteur Marchal et de Paul Perrot, le
Conseil de l’association doit être modifié. Pierre Baculard reste bien entendu
président. Jean Guérard est élu vice-président-trésorier, Louis Poulin,
Marie-Christine Steinmetz et son mari, secrétaires.
Une lettre datée du 20 novembre 1983 signée de Kurt Lueders au nom de Motette-Ursina nous fait part de
l’intention de cette société d’éditer un coffret de disques dressant une sorte
de portrait sonore des orgues construits par Cavaillé-Coll, et de son souhait
d’avoir accès aux enregistrements de Pierre Baculard afin de pouvoir faire
entendre l’orgue de Notre-Dame de Paris tel qu’il était du temps de
Saint-Martin, c’est-à-dire authentique. Rendez-vous pris, il est convenu que
figureront dans ce coffret une transcription de la passacaille de Couperin et
une improvisation de Saint-Martin. 6 CD paraitront en 1987, accompagnés d’un
livret de 210 pages, faisant entendre 34 orgues sous les doigts de 12
organistes.
Le 10 juin 1984, Jean Steinmetz à Notre-Dame de Paris
interprète plusieurs œuvres.
1986 :
centième anniversaire de la naissance. Ce mot de Pierre Labric à propos de la « Stèle pour un artiste
défunt » de Saint-Martin: «Je ne joue plus en public…Sur mon instrument,
dans le silence de mon cœur, je traduirai les lignes écrites en hommage à la
mémoire de Louis Vierne ».
En 1987, Marie-Christine Steinmetz, interprète
régulière des œuvres de Saint-Martin donne un récital en l’église
Sainte-Marguerite à Paris pour le 100ème anniversaire de sa
naissance et le 40ème anniversaire de sa nomination à Notre-Dame. Depuis plusieurs années, elle poursuit un
important travail de recueil de renseignements, de collation de documents et de
rédaction sur la vie de Léonce.
Le 27 novembre 1988, à Notre-Dame de Paris, elle rend
hommage à Eugène Reuchsel, décédé le
22 septembre : « Stèle pour un artiste défunt » de Saint-Martin
et trois extraits des « Promenades en Provence » d’Eugène Reuchsel,
dont l’un dédié à Saint-Martin.
Le 9 décembre, Jean Guérard dépose entre les mains de Madame
Catherine Massip, directrice du Département musique de la BNF, la totalité
des manuscrits des œuvres.
Le 15 mars 1992, à l’initiative de Jacques Boucher, Radio-Canada programme
une émission pour Léonce. Nous y sommes interviewés en duplex à Paris tandis qu’à
Montréal, sur les orgues de l’église Saint-Jean-Baptiste, Thérèse Laflamme interprète plusieurs œuvres.
Du 5 au 9 mars 1995, puis du 17 au 19 février 1996, nous
sommes à Bordeaux avec Fernand Senteur,
technicien de la FNAC, pour enregistrer Christian Robert dans l’interprétation de
plusieurs œuvres de Saint-Martin sur les grandes orgues de la cathédrale
Saint-André. Jacques Boucher nous a en effet laissé entrevoir la possibilité de
l’édition d’un CD de ses œuvres par FONOVOX au Canada. Cette possibilité est
confirmée lors d’une rencontre le 3 septembre et ce CD est édité effectivement
en 1997 sous la référence VOX 7845-2. Jean
Ferrard en fait un commentaire élogieux dans le « Magazine de
l’Orgue » et François Sabatier
parle dans « l’Orgue » n°246 de « l’art élégant » du
compositeur.
En 1996,
la Procure nous informe que plusieurs œuvres sont sur le point d’être épuisées
et ne seront pas rééditées ne faisant plus partie de leur politique d’édition. Les
Editions Combre ayant à leur
catalogue, sous la marque Hérelle, le « Salut à la Vierge » et le « Te
Deum », nous prenons contact avec
leur directrice, Madame Colette Geneste,
qui nous donne son accord pour prendre
le relais au fur et à mesure de l’épuisement du stock de la Procure et pour éditer
progressivement les oeuvres restées inédites.
Le 5 octobre 1996, les éditions Alphonse Leduc acceptent de restituer
à Pierre Baculard, légataire de Saint-Martin, les droits concernant la
« Paraphrase du Psaume 136 », la « Suite Cyclique » et
l’ « Offertoire pour les fêtes simples de la Sainte-Vierge »,
qui peuvent ainsi rejoindre le catalogue Combre.
Cette même année, le siège de l’association est transféré au
39 avenue Mozart à Paris, nouvelle adresse de Pierre Baculard.
L’Assemblée Générale du 23 octobre 1998 décide de modifier la
composition du Conseil :
Président : Pierre Baculard
Vice-présidents : Marie-Christine Steinmetz et Jean
Guérard, trésorier
Secrétaire : Louis Poulin
Secrétaire-adjoint : Fernand Senteur
Les 11 et 15 octobre 1998, « Messe en mi » à la
primatiale Saint-Jean à Lyon avec les petits chanteurs sous la direction de Jean-François Duchamp.
Le 11 octobre, récital Saint-Martin à Saint-Sulpice à Paris
par Christian Robert.
Fin 1998, parait chez Solstice
un CD SOCD 161 « Léonce de
Saint-Martin à Notre-Dame de Paris » reprenant la presque totalité des
deux 33 t Charlin AMS 90 et AMS 105. Après un différend juridique concernant la
fin du CECE, le tribunal avait décidé le transfert des bandes 76 cm/s et des
pères et mères des disques noirs Charlin chez Pathé-Marconi au risque de leur
perte définitive. Un collaborateur de cette société, ami de Louis Poulin, lui
ayant précisé qu’une récupération clandestine de tout ce matériel ne présentait
aucun risque, Louis Poulin mena une sorte de commando pour cette opération et
tout le matériel se retrouva chez Pierre Baculard. Alboheir, détenteur du
catalogue Charlin, n’envisageant pas la réédition de ces disques, François Carbou, contacté, se réjouit,
« au-delà de l’hommage rendu par Cochereau à son prédécesseur, d’avoir
l’occasion de satisfaire un devoir de mémoire ». En ce qui concerne le
« Magnificat », il préféra retenir l’enregistrement que Pierre
Baculard avait fait à titre privé en même temps que celui d’André Charlin.
Les 12 et 26 septembre 1999, à l’occasion du festival
Saint-Vincent de Roquevaire, 100 choristes interprètent la « Messe en
mi ».
En novembre, Louis Poulin nous fit part que son état de
santé ne lui permettait plus de participer à nos assemblées. « Je
fais confiance aux nouveaux membres pour mener à bien auprès de toi, mon ami
Pierre, cette noble mission de faire connaître et aimer la musique de Léonce de
Saint-Martin ». Le 4 novembre 2001, il nous confirme que son âge et son
état de santé ne lui permettent plus de participer aux
activités. « Je ne peux que manifester mon fidèle attachement… Dès le
début, j’en étais ! Que de merveilleux souvenirs ».
Le 30 mai 2000, concert à Saint-Sulpice de Paris dans
une église comble : 200 chanteurs chantent en particulier la « Messe
en mi » sous la direction de Dominique
Simonnet; aux grandes orgues, Jean-Pierre Millioud et Isabelle Fontaine. Cette dernière
inscrit la « Passacaille » à son répertoire.
Le 6 mai 2001, Pierre Baculard reçoit une lettre du professeur Calimerio Soarès, professeur
de musique à l’Université Fédérale d’Uberlândia au Brésil, organiste,
claveciniste, compositeur et ancien président de l’association brésilienne des
organistes, nous faisant part de sa « profonde admiration pour l’art
d’interprète de L.de Saint-Martin ». Il nous apprend que, jeune étudiant, il
avait découvert en 1960 le disque du studio SM dans la discothèque du séminaire
Notre-Dame de Sion où il donnait des leçons de musique. Il nous apprend aussi
que, le 20 mars 1986, il avait signé, dans le journal Primeira Hora, un article consacré au centième anniversaire de
la naissance de Marcel Dupré et de L.de Saint-Martin.
Le 25 juillet, nous recevons, à leur demande, Rémi Jacobs de la société EMI et Michel Roubinet à propos du projet d’un
coffret « Orgues et organistes français
du XXème siècle » où doivent figurer des enregistrements remastérisés
de 18 organistes. Sont retenus de Saint-Martin, sa transcription du
« Saint-François de Paule » et le « Carillon » de sa
« Suite Cyclique », ainsi qu’un enregistrement sur fil retrouvé, de
1925, de la Toccata et fugue BWV 565 interprétées par lui sur l’orgue de
l’église des Blancs-Manteaux dont il était alors titulaire. Nous avions préparé
cette entrevue par une large consultation de plusieurs amis sur les choix
possibles.
Les 5 CD composant le coffret paraissent en 2002. Ils
constituent un document historique irremplaçable. Les interprétations de
Saint-Martin feront l’objet de critiques particulièrement élogieuses.
Cette même année, FONOVOX dépose son bilan. Dès 1999, nous
nous étions inquiétés d’une distribution du CD de Christian Robert
particulièrement déficiente, déficience confirmée par lettres de Jacques
Boucher et de Gilles Cantagrel. Jacques Boucher ayant pu récupérer les bandes,
nous trouvons en Marc Lipka, directeur de Marcal classics, un nouvel éditeur
sous référence 10902. En 2006, ce CD sera remastérisé en haute résolution.
Malheureusement, si les qualités techniques de Marc Lipka sont certaines, la
commercialisation de ce CD se révèlera particulièrement décevante.
L’Assemblée Générale du 23 novembre prévoit le remplacement
de Louis Poulin par Georges Paoli au poste de secrétaire.
Par lettre du 11 octobre 2003, Monsieur Xavier
Voreux de la Procure restitue les droits à Pierre Baculard, pour l’ensemble des
œuvres, à l’exception des trois encore disponibles. et ce jusqu’à épuisement du
stock. Ce dernier étant intervenu en juillet 2007, Monsieur Jean-François Rod,
président directeur général de la Procure, confirme par lettre du 5 juillet la
restitution en toute propriété. Par suite, le 27 janvier 2004, nous avons rendez-vous avec Madame Geneste aux éditions
Combre pour l’établissement des contrats d’édition.
2004, cinquantième
anniversaire. Nous avons pris de nombreux contacts pour une célébration
marquante.
Le 14 mai, récital de Massimo
Nosetti en la basilique Saint-Christophe de Charleroi (Aria de la
« Symphonie Dominicale » et « Toccata de la Libération »).
Ce même mois, « The
Organ » publie dans son numéro 328 un article « 50 years without
Léonce de Saint-Martin » du professeur Calimerio Soarès.
Le 20 juin, l’association Christophe Moucherel d’Albi
organise un concert en la collégiale Saint-Salvy, dont les orgues conviennent
mieux aux œuvres prévues que ceux de la cathédrale Sainte Cécile. Mesdames Carolyn Shuster Fournier et Mary Prat-Molinier rendent hommage à
Saint-Martin en même temps qu’à son compatriote et professeur, Adolphe Marty.
Le 26 juin, les Amis du grand orgue de Roquevaire, par les
soins de Jacques Garnier, rendent un
hommage dans un programme consacré à pas moins de douze œuvres de Saint-Martin
interprétées par la chorale Saint-Vincent et par les organistes Frédéric Blot,
Jacques Garnier et Guillaume Laurent.
Le 27 juin, messe de 11h30 à Notre-Dame de Paris en mémoire
de Saint-Martin : Kyrie et Agnus de la Messe en mi avec la maîtrise sous
la direction de Nicole Corti, Yves Castagnet et Olivier Latry aux orgues, ce dernier interprétant à la sortie la
« Toccata de la Libération ». Mgr Jehan Revert consacre son homélie à
l’ancien organiste. Le texte en est reproduit dans le livre de Jean Guérard et
figure aussi sur le site leoncedesaintmartin.fr.
Ce même mois, François
Widmer signe dans la revue suisse
« L’Orgue » un article très complet « Pour un
cinquantenaire, une évocation de Léonce de Saint-Martin », article qui
sera repris dans les numéros 23 (novembre 2004) à 26 (novembre 2006) de la revue québéquoise « Mixtures ».
En octobre, « The
American Organist » publie un article « Léonce de
Saint-Martin » de Carolyn Shuster Fournier, accompagné de nombreuses notes.
Ce même mois, le festival de Roquevaire rend hommage à
Saint-Martin avec la reprise intégrale du programme donné le 26 juin auquel
s’ajoute l’audition du « Magnificat » par la maîtrise des
Bouches-du-Rhône sous la direction de Samuel
Coquard avec les organistes Laurent Fievet et Frédéric Blot.
Le 20 novembre, la « Messe en mi » est chantée en
l’église Sainte-Marguerite à Paris avec les chœurs de la Schola Cantorum et
d’Antony sous la direction de Dominique Simonnet. Aux orgues, Marie-Christine
Steinmetz et Arsène Bedois.
L’année 2005 prolonge quelque peu ces
manifestations.
Le 24 février, Jean Guérard, invité par les Amis de
Notre-Dame, donne une conférence sur Saint-Martin à l’Ecole des Chartes.
Le 12 juin, à l’initiative de Philippe Conne, en la
cathédrale Saint-Etienne de Meaux, comble, deux cents choristes sont réunis
pour interpréter la « Messe en mi » et le « Tu es Petrus »
sous la direction de Dominique Simonnet. Au grand orgue, se succèdent Elodie Raymond, Philippe Conne et Baptiste-Florian Marle-Ouvrard, ce
dernier faisant sonner en finale une remarquable interprétation de
l’ « In Memoriam ».
Le 17 juin, en la cathédrale Saint-Louis de Versailles,
« Une messe solennelle au XXème siècle » : « Messe en mi »
et « Magnificat », chœurs de la cathédrale sous la direction de l’abbé Amaury Sartorius, et œuvres pour
orgue sous les doigts de Jean-Pierre Millioud et Christian Ott.
L’année 2005 se caractérisa aussi par trois événements de
plus longue portée car ayant vocation à faire connaître Saint-Martin à plus
lointaines échéances.
. Le chapitre
« Léonce de Saint-Martin » dans la rubrique « Organistes » du
site « musimem » de Musica
et Memoria, conçu et animé par Denis
Havard de la Montagne. Y figurent une biographie détaillée date par date établie
par Jean Guérard, le catalogue des œuvres et les coordonnées de l’association.
. Au Brésil, la mise
en place par Calimerio Soarès d’un site Saint-Martin
. La parution en
juillet, aux Editions de l’Officine, du livre
de Jean Guérard, « Léonce de Saint-Martin à Notre-Dame de Paris »
sur la vie et l’oeuvre. Le projet d’un livre avait été conçu par le chanoine
Roussel dès avant la mort de Madame de Saint-Martin avec le plein accord de
celle-ci. Mais les nombreuses activités de celui-ci, puis la lente altération
de sa santé n’en permirent pas la réalisation. Pendant plus de trente ans, Jean
Guérard accumula les documents et témoignages, auxquels s’ajoutèrent ceux
découverts ou précisés par Marie-Christine
Steinmetz. Avant sa parution, l’ouvrage fit l’objet d’une relecture
approfondie par Carolyn Shuster Fournier, Denis Havard de la Montagne et
François Widmer.
Dans les mois qui suivent, le dynamisme de Pierre Baculard, dont
l’état de santé avait déjà montré quelques signes de fatigue, se dégrade plus
nettement. L’activité de l’association s’en ressent. Plusieurs assemblées
générales ne peuvent se tenir ; il ne peut être question de fonctionner en
laissant de coté le si actif président-fondateur.
Le 27 février 2008, Jean
Steinmetz, organiste de Saint-Laurent à Paris depuis 1971,quitte ce monde après
dix années de dépressions sévères ayant suivi
sa mise en retraite d’office, alors qu’âgé de 65 ans, il était en pleine
possession de ses moyens et que venait de se terminer la restauration de son
orgue pour laquelle il avait œuvré avec ténacité. Ses obsèques sont célébrées
le 15 mars en l’église
Sainte-Marguerite. Isabelle Fontaine et Michel Estellet-Brun tiennent les
orgues.
Le 21 avril, Jean Guérard fait le point sur l’édition des
œuvres avec Madame Geneste chez Combre.
Le 26 septembre, récital de Marie-Christine Steinmetz à
Notre-Dame de Paris. Au programme : Prélude de la « Suite
Cyclique » de Saint-Martin, « Six promenades en Provence » d’Eugène Reuchsel et le
« Carillon » de Jean Steinmetz dédié à la mémoire de Saint-Martin.
Le 2 juin 2009,
à l’occasion de l’Année de la France au Brésil, le professeur Calimerio Soarès
donne une conférence sur Léonce à l’Université d’Uberlandia. Le bulletin 119/16
de l’Academia Brasil-Europa en fait paraître un résumé. Racontant sa découverte
de Saint-Martin grâce au disque du studio SM, il ajoute « Dès la première
écoute, je fus saisi d’une grande émotion pour la magnificence sonore du grand
orgue et pour la beauté des improvisations et compositions de ce remarquable
maître de l’orgue ».Dans un message, il nous annonce qu’il a mis en place
sur Youtube quatre vidéos de la Messe en mi chantée à la cathédrale de Meaux,
et qu’il prépare une interprétation de la « Fantaisie et air varié »
dédiée à Marcelle de Lacour, au cours d’un récital « Musique pour clavecin
du XXème siècle ».
Le 7 septembre, Jean Guérard dépose entre les mains de Madame
Catherine Massip à la BNF,
l’ensemble des manuscrits des transcriptions . « Ces transcriptions
intéresseront certainement beaucoup de nos lecteurs musiciens ».
Le 6 octobre, Jean Guérard rencontre Simon Cnockaërt,
responsable de « Musique Sacrée à Notre-Dame de Paris » pour lui
remettre son livre et les partitions chorales de Saint-Martin. Démarche qui
n’aura aucune suite.
Le 1er septembre 2010, Madame Colette Geneste nous
informe qu’elle cède les Editions Combre. Elle les gérait depuis 23 ans, ayant
succédé à sa mère, cette dernière ayant elle-même succédé au fondateur, son
mari Marcel. Combre est repris par les Editions
Henry Lemoine, qui conservent la marque. Dès le 8 novembre, Jean Guérard a
rendez-vous avec Madame Valérie Alric,
directrice artistique, pour la mise au point du programme de travail. Accord
est pris pour la poursuite de la commercialisation des œuvres figurant au
catalogue et pour l’édition progressive des œuvres non encore éditées. Ces
projets se concrétiseront au cours des visites des 15 décembre 2012 et 31 mars
2013.
14 avril 2011,
message de Calimerio Soarès : « Je vais bien, mais mon médecin estime
nécessaire une opération ». Message de ses enfants le 28 juin : décès hier
de leur père, suite à une soudaine complication, alors que l’opération avait
réussi. Cette nouvelle nous attriste profondément, car, malgré la distance,
nous avions noué avec ce musicien de forts liens de sympathie traduits dans les
messages échangés. Le site qu’il avait créé disparait avec lui.
Le 7 juin, Jean Guérard reçoit un long message de Günter Lade, directeur des éditions Lade à Schönau en Autriche. Il
y annonce son intention d’éditer un second volume après celui ayant trait aux orgues de Notre-Dame de Paris. Ce volume
serait consacré à leurs trois titulaires, Vierne, Saint-Martin et Cochereau. En
ce qui concerne Saint-Martin, il se fait « une affaire personnelle de
contribuer à sa réhabilitation ». A cet effet, il demande des photos et fait
part de sa disponibilité pour éditer un CD comportant certains de ses
enregistrements . Pour préparer ces ouvrages, Günter Lade passe le mois de
septembre à se rendre à Neuchâtel en Suisse et à parcourir en France tous les
lieux qu’ont fréquentés ces trois organistes. Ce parcours se termine à Paris. Un
rendez-vous est prévu avec Jean Guérard
le 10 octobre. Après déjeuner, ils se retrouvent chez Pierre Baculard.
Rencontre chaleureuse à la fin de laquelle celui-ci remet à Günter Lade
quelques 78t enregistrés par un certain Moureau à Notre-Dame, vraisemblablement
dans les années 1951, sous la marque Cristabel. Lui sont remis en même temps de
nombreux documents, notamment photographiques. Günter Lade insiste sur son
grand intérêt pour la personne et l’œuvre de Saint-Martin. Quelques mois plus
tard, il nous précise que deux ouvrages, et non un seul, seront consacrés à ces
trois organistes, l’un à Vierne et Saint-Martin avec un nombre de pages égal
pour chacun d’eux, l’autre à Pierre
Cochereau. Au cours des mois suivants, Jean Guérard répond à nombre de demandes
de renseignements.
Au fil des mois, l’état de santé de Pierre Baculard s’est
dégradé sensiblement. Jean Guérard le rencontre à plusieurs reprises. En 2012,
il est hospitalisé à l’hôpital Sainte-Périne à Paris. Le 12 novembre, en plein
accord avec son fils unique Laurent-Pierre, toutes les archives de
l’association sont déménagées par Jean Guérard et transportées au domicile de
celui-ci, 5 avenue de la Marne à Marcq-en-Baroeul dans le Nord.
Dès le 9 décembre, à l’initiative de Marie-Christine Steinmetz, il est invité à déjeuner chez Thierry Adhumeau pour un tour d’horizon
complet de la situation. Il est notamment décidé de relancer l’association en convoquant une assemblée, et aussi, tâche
prioritaire, de sauvegarder les enregistrements sur bande effectués par
Pierre Baculard. Pour ce travail, sur le conseil de Thierry Adhumeau, le nom de
Michel Coquet est avancé. Radiologue
en retraite ayant fait ses preuves à la radio, preneur de son à ses temps
perdus pour plusieurs labels reconnus, il est particulièrement bien équipé pour
le transfert de bandes sur CD.
Le 25 février 2013,
Jean Guérard confie les bandes de Pierre Baculard à Michel Coquet. Le transfert
sur CD, effectué gratuitement, fait l’objet de plusieurs rencontres et sera
terminé le 19 novembre. En remerciement, Jean Guérard lui adresse pour Noël des
DVD d’enregistrements de pièces du répertoire de la Comédie-Française, qu’il
apprécie avec enthousiasme. Michel Coquet décèdera malheureusement le 19 juin 2015.
La date de l’assemblée est fixée au 15 avril 2013 et se
réunit dans les locaux de l’église Sainte-Marguerite à Paris 11ème. Elle fixe
le siège de l’association chez Jean Guérard et élit un nouveau bureau constitué
comme suit : Président d’honneur : Pierre Baculard
Président : Jean Guérard
Vice-président : Thierry Adhumeau
Secrétaire : Marie-Christine Steinmetz
Trésorier : Michel
Estellet-Brun.
Sont élus en outre administrateurs Marie-Christine Sauzay, nièce de Léonce, l’abbé Amaury Sartorius et
l’organiste anglais Grant Vicat.
Aucune assemblée n’ayant pu se tenir depuis 2001, le procès-verbal
de l’assemblée, largement diffusé, récapitule les activités de l’association au
cours des dix dernières années.
Le 27 août, Günter Lade et Jean Guérard se rencontrent à
Paris. Neuf heures de travail d’affilée pour l’écoute, transcrits sur CD, des
78t remis précédemment par Pierre Baculard, et pour faire le point sur certains
documents.
Cette année 2013 voit paraître aux Editions Combre les
« Six pièces brèves » de 1926, la « Pastorale » et le
« Tantum ergo ».
Dans le numéro de septembre 2013 de la revue « Una Voce », Jacques Dhaussy
signe un article en annonce du 60ème anniversaire.
Le 8 janvier 2014,
Marie-Christine Steinmetz et Jean Guérard rencontrent à Paris Philip Smith, organiste de la
cathédrale d’Auckland en Nouvelle-Zélande. Il est accompagné de l’organiste
anglais John Pryer, qui sert
d’interprète. Il commence une thèse sur Saint-Martin dont il joue fréquemment
les œuvres, et tenait à nous rencontrer pour avoir des renseignements
« vivants ». Dès le mois de février, nous échangeons de nombreux
messages pour répondre aux questions qu’il nous pose.
En avril, le docteur Anthony
Hammond, directeur de la musique et organiste de Parish of Cirencester en
Grande Bretagne, enregistre sur les orgues de l’église de la Madeleine à Paris
quelques œuvres de Saint-Martin, en début d’une intégrale. En juin et en
septembre, dans la revue « Organists’Review »
parait sous sa plume un long article sur Saint-Martin.
2014, c’est le 60ème
anniversaire. Ces mots de Gilles
Cantagrel dans une lettre du 27 février : « Il me semble que le
temps des vilaines querelles de chapelle est à présent loin de nous. Le moment
est venu d’une réhabilitation que je sens proche. Travaillons-y ! »
Les moyens de l’association ne lui permettant pas l’organisation
de grandes manifestations à l’instar de ce qui se fit en particulier pour le 50ème
anniversaire, un message aux adhérents et sympathisants leur demande simplement
un signe de chacun pour marquer cette date. On aura connaissance de l’interprétation d’œuvres par Bernard Broudet, Michel Estellet-Brun,
Jean-Paul Imbert, Maria-Magdalena Kaczor,
Léon Kerremans, Jean-Claude Guidarini, Christian Robert, Philip Smith, Carolyn
Shuster-Fournier, Kenneth Starr, Marie-Christine Steinmetz, Everhard Zwart. Dans les cathédrales de
Versailles et d’Amiens et en l’église Sainte-Marguerite de Paris, les chœurs de
la cathédrale de Versailles sous la direction d’Amaury Sartorius et de Laurent Dufour font entendre la Messe
en mi et le Magnificat avec, aux orgues, Jean-Pierre Millioud, Marie-Christine
Steinmetz, Emmanuel Hocdé, Jean Philippe Mesnier.
Au cours de l’assemblée du 6 mai qui se tient chez Michel
Estellet-Brun, l’abbé Amaury Sartorius, informaticien professionnel en un autre
temps, se propose de mettre en place un site internet consacré à Saint-Martin. Le
10 octobre, Jean Guérard déjeune avec lui sur son invitation au presbytère de
Rambouillet, pour une séance de travail à ce sujet.
Le 18 octobre, Jean Guérard rencontre Bruno Chaumet, président des Amis
de l’art de Marcel Dupré. Conversation chaleureuse. Il est convenu de nous
tenir informés de nos activités réciproques.
Le 18 novembre, rencontre Valérie Alric-Jean Guérard chez
Combre. Accord de principe est donné pour éditer sous le titre
« Célébrations » des extraits des œuvres dites « pour
Notre-Dame ». Une note à faire figurer sur les partitions, rédigée en
accord avec Anthony Hammond qui la traduit en langue anglaise, explique le
fonctionnement des registrations de l’orgue de Notre-Dame du temps de
Saint-Martin. Combre s’estime assez satisfait de la vente des partitions
éditées.
Au cours de l’assemblée du 11 mai 2015, l’abbé Amaury Sartorius
présente une première mouture du site « Léonce
de Saint-Martin » sur Google,
et Jean Guérard présente les partitions tout juste éditées de la « Stèle
pour un artiste défunt » dans ses deux versions, et du « Kyrie
Funèbre » pour quatre voix mixtes et deux orgues. Dès la rentrée, l’abbé
Amaury Sartorius met cette œuvre en répétition pour une audition prévue en
décembre en l’église Saint-Denys du Saint-Sacrement. Du fait des attentats du
13 novembre, l’audition en est reportée au 28 mai 2016.
En juin, Günter Lade, dans le souci de la plus grande
précision possible de son travail pose à Jean Guérard vingt dernières questions
sur la biographie de Saint-Martin. Il est malheureusement impossible d’y
répondre complètement tellement de détails de la vie de Saint-Martin restent
sans réponse possible.
Que vive Léonce….
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